Centrafrique : le président Touadéra propose un référendum constitutionnel
Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
« De plus en plus de voix s'élèvent pour exiger une modification de la Constitution », a écrit le président centrafricain sur sa page Facebook le 12 août, la veille de la fête de l'Indépendance de la Centrafrique.
Il a évoqué notamment les « aspirations profondes du peuple manifestées à travers des pétitions et marches de soutien à la réforme constitutionnelle » de son pays.
« Je vous ai écoutés. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution », a poursuivi Touadéra, élu en 2016 à la tête de la Centrafrique et réélu en décembre 2020.
Dans son message à la nation, vendredi, à l’occasion de la célébration de 62e anniversaire de l’indépendance de la RCA le 13 aout, Touadèra a annoncé ce qu’il a semblé toujours caché.« Je voudrais réaffirmer ma volonté de respecter la Constitution et la volonté du peuple souverain. Comme j’ai eu à le réaffirmer en certaines circonstances, je ne ferai rien sans la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale ».
« Notre Constitution énonce de manière péremptoire que la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit par voie de referendum, soit par l’intermédiaire de ses représentants ! Il appartiendra au Gouvernement d’en aviser et de donner suite à la demande de l’Assemblée nationale, je veux dire, à votre demande », a-t-il ajouté.
Le 6 août, plus d'un millier de manifestants s'étaient rassemblés à Bangui, la capitale centrafricaine, pour demander la tenue d'un référendum pour modifier la Constitution, adoptée en 2016 et qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Début juillet, déjà, des centaines de manifestants avaient exigé une nouvelle Constitution.
Le parti au pouvoir, le Mouvement Cœurs Unis (MCU) de Touadéra avait tenté en mars, lors d'un « dialogue républicain » excluant la rébellion et boycotté par l'essentiel de l'opposition, d'introduire un amendement faisant sauter le verrou du plafond de deux mandats et permettant ainsi au président d'en briguer un troisième en 2025.
Faustin Archange Touadéra est arrivé au pouvoir en 2016, à la tête d'un pays déchiré entre les rébellions et conflits communautaires.
Il a également occupé le poste de premier ministre entre 2008 et 2013.