Centrafrique : Offensive des rebelles des 3R contre un poste avancé de l'armée
- A Bossemptélé, dans la préfecture de l’Ouham Pendé, près de la frontière camerounaise.
Cameroon
AA / Peter Kum
Le mouvement rebelle 3R (pour Retour, Réclamation et Réhabilitation), membre de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), a lancé, mardi, une offensive contre un poste avancé des Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés russes à Bossemptélé dans l’Ouham-Pendé, a indiqué, mercredi, à Anadolu, Ouessé Ali-Zomthé Vincent de Paul, maire de Bossemptélé.
« C’est vers 5 heures (heure locale) que les rebelles ont lancé l’assaut contre la base militaire. La population a été réveillée par des coups de feu et dans la panique certaines personnes ont pris refuge dans les brousses. Heureusement que les FACA et leurs alliés ont tenu le coup et l’attaque a été repoussée », a expliqué le maire de cette localité située à 300 kilomètres au nord-ouest de Bangui, près de l’est du Cameroun.
Selon le maire de Bossemptélé, « deux soldats centrafricains ainsi que deux paramilitaires russes ont été grièvement blessés » par les assaillants qui se sont plus tard repliés dans la brousse à l’aide de leurs motocyclettes ».
« Les FACA, les forces russes ainsi que celles de Nations unies ont renforcé la sécurité dans la ville après le départ des rebelles. Les riverains qui avaient pris refuge dans les brousses, ont regagné leurs domiciles. Mais l’incertitude et la peur reste gravées sur les visages de nos populations », a souligné le maire.
Bossemptélé qui est au carrefour de la route nationale RN3 sur l’axe Bangui - Garoua-Boulaï (au Cameroun) partie du Corridor Douala - Bangui et de la route régionale RR6 reliant Bozoum, est régulièrement la cible des groupes rebelles centrafricains.
En mai 2022, deux mercenaires russes avaient été tués et quatre autres blessés par des rebelles de la CPC à Bossemptélé. Les victimes avaient été pris pour cible dans une embuscade tendue par les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement dans le village Djouwè alors qu’ils se rendaient à un site minier dans la commune de Gaga.
Pour rappel, c’est à la mi-décembre 2020 que six des plus puissants groupes armés qui contrôlaient les deux-tiers de la Centrafrique, déstabilisée depuis 2013, se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont lancé une offensive à huit jours des élections présidentielle et législatives contre le régime du président Faustin-Archange Touadéra.
Repoussée de la périphérie de Bangui après une attaque avortée le 13 janvier 2021, la CPC a cherché à couper le trafic sur les routes nationales 1 et 3, un axe routier vital qui relie la capitale de ce pays enclavé au Cameroun voisin, pour tenter « d'asphyxier » Bangui, selon l'ONU.
La rébellion s'est emparée de plusieurs villes, en menant des attaques, souvent fugaces, le long de plus de 700 km de ces routes nationales 3 puis 1 (RN1).
« Malgré le cessez-le-feu unilatéral déclaré par le président Faustin-Archange Touadéra en octobre 2021, les conflits en cours en République centrafricaine ont continué à affecter sévèrement les civils en 2022 », a estimé dans son rapport mondial 2023, l’ONG Human Rights Watch.
D’après l’ONU, en septembre 2022, plus de 1,3 millions de Centrafricains étaient soit réfugiés dans les pays voisins (735 000 personnes) soit déplacés à l’intérieur du pays (654 000 personnes) à cause de ces conflits.