Centrafrique : un mort et plusieurs blessés dans une attaque armée dans le nord-est
AA/Peter Kum
Un mort et plusieurs blessés, tel est le bilan d'une attaque menée jeudi par des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) dans le nord-est de la Centrafrique, a appris l'Agence Anadolu (AA)des autorités locales.
« Des rebelles de la CPC ont perpétré jeudi une violente attaque contre le village Ngouaboudou », a indiqué le préfet de la Haute-Kotto, Evariste Binguinendji, joint au téléphone par Anadolu.
Un mort et plusieurs blessés ont été enregistrés dans les rangs des civils, a indiqué la même source ajoutant que « plusieurs rebelles de la CPC ont assiégé le village de Ngouaboudou » situé à 45km de Bria au nord–est du pays.
Le journal local Corbeau News a souligné dans un article publié mercredi que « les soldats des forces armées centrafricaines étaient surpris par la frappe des rebelles qui étaient venus en masse » jeudi à Ngouaboudou.
« Après plus de trente minutes d’affrontement avec les combattants rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), membre de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), les soldats de l’armée nationale se sont repliés dans des localités voisines, abandonnant leurs armes sur place », a rapporté le journal.
Selon Abdel Karim Nabia Koundjou, député dans la Haute Kotto, cette zone est régulièrement la cible des mouvements rebelles lourdement armés.
« La population de la Haute Kotto est constamment en débandade dans la brousse. Il est vraiment urgent que le gouvernement renforce les éléments de l’armée présents ici pour sauver la vie des populations. Il est vrai que l’état des routes dans la région est impraticable mais si les humanitaires peuvent aussi se déployer en vue d’aider les habitants en détresse ce serait une bonne chose », a souligné Koundjou.
Le nord-est de la Centrafrique est la région la plus reculée, la moins peuplée et la plus pauvre de la RCA.
« Ses habitants affirment qu’ils sont délaissés et oubliés par leur propre gouvernement depuis des années. La région ne compte pas de routes pavées ou praticables en toutes saisons, les hôpitaux et les centres médicaux sont des plus rudimentaires et souvent souffrent d’un manque aigu de médecins ou de médicaments. Les écoles publiques sont sous-financées, administrées par des parents qui font office d’enseignants (maîtres parents) et dans bon nombre des zones les plus reculées, elles ne fonctionnent pas du tout », a souligné l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié en 2020.
Mi-décembre 2020, six des plus puissants groupes armés qui contrôlaient les deux-tiers de la Centrafrique, déstabilisée depuis 2013, se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont lancé une offensive à huit jours de l'élection présidentielle et législatives contre le régime du président Faustin Archange Touadéra.
