Conflit dans l'est de la RDC : une vingtaine de militaires burundais tués

Bujumbura
AA/Bujumbura/Jean Bosco Nzosaba
Une vingtaine de militaires burundais, qui combattent avec l’armée congolaise contre le groupe armé M23 et ses alliés dans l’est de la RDC, ont été tués « dans des affrontements, lundi 12 et mardi 13 mars », ont rapporté plusieurs médias.
« Les militaires burundais sont morts lors d’affrontements, lundi et mardi, contre le M23 », a rapporté le journal le Monde.
Jusque dans la matinée de samedi, l’armée burundaise n’avait pas encore officiellement confirmé ces faits.
Contacté samedi par Anadolu, un officier de l’armée burundaise qui a préféré s'exprimer sous couvert de l'anonymat que « des militaires Burundais ont été tués et d’autre blessés lors d'affrontements cette semaine à Kaziba dans le Sud-Kivu ».
L’officier n’a toutefois pas donné le nombre de soldats tués.
Kaziba se trouve à environ 80 kilomètres au nord-ouest d’Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika dont le Burundi et la RDC sont riverains.
Cet incident est signalé alors que le conflit se poursuit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le mouvement anti-gouvernemental M23 qui bénéficie du présumé soutien des forces rwandaises, poursuit son avancée dans la partie est de la RDC après la prise de contrôle de plusieurs villes stratégiques de la région dont Goma et Bukavu.
Bujumbura a déployé depuis 2023 plus de 10 000 de ses soldats en soutien à l’armée congolaise, dans le cadre d’un accord de coopération militaire avec Kinshasa.
Le Mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe ‘’terroriste’’ et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.
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