Congo Brazzaville: Le "Liboké", une autre façon d'aimer le poisson
-Le secret de cette recette est l'enveloppement du poisson dans des feuilles de bananier avant de le mettre à griller, une option qui permet de l'imprégner d'un léger parfum fruité, explique une vendeuse de Maboké.
Congo
AA/Pointe-Noire (Congo Brazzaville)/Rosie Tshanda
La gastronomie congolaise regorge, selon les départements, d’une diversité de plats qui ne manquent pas de séduire ceux qui y goûtent.
Du côté du département de Kouilou sur la Côte ouest du pays, on ne jure que part le "Liboké" ou "Maboké", une spécialité locale à base de poissons frais grillés dans des feuilles de bananiers.
Sur la route nationale menant à la frontière avec l’Angola, le village de Fouta, connu pour ses plats de Maboké, attire les visiteurs aussi bien locaux qu'étrangers. Sur place un marché, appelé d'ailleurs "marché Maboké" est dédié à cette spécialité.
Sur place on trouve alignés des stands tenus par des femmes qui rivalisent d'ingéniosité pour se surpasser et préparer le meilleur Liboké.
Le secret de cette recette est l'enveloppement du poisson dans des feuilles de bananier avant de le mettre à griller, une option qui permet de l'imprégner d'un léger parfum fruité, explique Juliette, rencontrée par Anadolu dans le marché Makobé.
Ainsi cuit, le poisson est accompagné de piment, de tomate fraîche, d'oignon et de manioc, localement appelé "Chikwangwe", explique-t-elle.
Cette méthode de cuisson a vu le jour le long du fleuve Congo et dans la vallée du Niari, explique Christelle, une autre vendeuse de Maboké.
« Nos ancêtres utilisaient le feu de bois pour griller le poisson ce qui donne un goût encore plus succulent au Liboké, aujourd'hui encore certaines continuent à utiliser cette méthode", ajoute-t-elle.
C'est grâce à ce commerce que Christelle subvient aux besoins de sa famille, même si la clientèle se fait de plus en plus rare, déplore-t-elle. Une situation due à la crise économique que traverse le Congo et conséquente à la chute du prix du baril de pétrole dans le monde.
Un plat de Maboké est vendu à 1000 CFA, soit 2 dollars américains, pour s'en sortir, chaque vendeuse doit en vendre une cinquantaine chaque dimanche, souligne Christelle.
Cependant et en dépit de la crise, des dizaines de familles se déplacent, chaque week-end à Fouta en quête d'air pur et de bon Makobé.
" Nous sommes venus ici car nous voulions manger du bio aujourd’hui,et c’est le meilleur endroit de Pointe-Noire où l’on peut non seulement manger du poisson frais tel que nos ancêtres le préparaient", déclare Gaston , un père de famille.
Situé à près d’une trentaine de kilomètres de Pointe-Noire, Fouta a acquis sa renommée grâce à ce plat qui ne cessa d’égayer les papilles de plus d’un.