Congo: le général Jean-Marie Michel Mokoko, condamné à 20 ans de prison ferme

Congo
AA / Pascal Mulegwa
La cour criminelle de Brazzaville a condamné vendredi le général Jean -Marie Mokoko ancien chef d'Etat major de l'armée et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016, à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" et "détention illégale d’armes et munitions de guerre".
Ce verdict prononcé en début de soirée est supérieur au réquisitoire du parquet qui a demandé plus tôt, vendredi, une peine "d'au moins 15 ans" contre Mukoko également poursuivi pour "troubles à l'ordre public".
Serein et bras croisés, l'ancien haut gradé de l'armée congolaise, chemise bleue a gardé son calme lors de la prononciation de sa peine. Ses avocats ne se sont pas prononcés.
D'après la Cour, la défense de Mukoko 71 ans a droit à interjeter appel avant trois jours.
Dès l’ouverture du procès lundi, Mukoko est resté muet, refusant de répondre aux questions des juges.
Il a préféré rendre public mercredi une lettre, affirmant avoir à faire "à l’arbitraire".
"Quoi qu’il advienne en ce qui me concerne, je ne céderai sur rien, je ne plierai pas", a promis l’officier de 71 ans aux arrêts depuis juin 2016 pour avoir contesté la réélection du président Denis Sassou Nguesso et appelé dans la foulée à la "désobéissance civile".
La défense a qualifié, quant à elle, le procès de "règlement de compte politique". Vendredi, l’épiscopat du Congo a souligné dans un long message aux Congolais la nécessité pour le Congo-Brazzaville d'une justice "équitable et indépendante".
Les évêques catholiques ont demandé la libération de "toutes les personnes en prison à la suite des contentieux politiques".
Le parquet a réaffirmé détenir une vidéo datant de 2007 dans laquelle Mokoko apparaît planifier un coup de force contre le régime de Brazzaville.
Dans le passé, il avait indiqué qu’il s’était fait "piéger" dans cette affaire de vidéo, ajoutant que la question avait été "réglée en famille" avec le président.
Passé par l’École supérieure militaire de Saint-Cyr, en France, le général Mokoko était jusqu'à février 2016 représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) en Centrafrique.
Il avait démissionné de son poste de conseiller du président Sassou Nguesso chargé des questions de paix et de sécurité, qu’il occupait depuis 2005, pour se porter candidat à l’élection présidentielle de mars, où il a recueilli moins de 14% de voix, sortant troisième.
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