Politique, Afrique

Crise entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire en Tunisie

- Le Conseil supérieur indépendant des élections en Tunisie a accepté la candidature de seulement 3 des 17 candidats aux élections présidentielles du 6 octobre, ce qui a provoqué une crise entre les autorités politiques et judiciaires dans le pays.

Mehmet Akif Turan  | 06.09.2024 - Mıse À Jour : 06.09.2024
Crise entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire en Tunisie

Tunis

AA/Tunis/ Mehmet Akif Turan

Un mois avant les élections présidentielles du 6 octobre en Tunisie, la crise entre les autorités politiques et judiciaires occupe l'agenda du pays.

Le président du Haut Conseil Electoral Indépendant de Tunisie, Farouk Bouasker, a annoncé le 10 août que les candidatures de 3 des 17 candidats à la présidence ont été acceptées, et que le président Kaïs Saïed, le leader du Mouvement Populaire Zouhaier Maghzaoui et l'homme d'affaires Ayachi Zammel, qui a rejoint la vie politique en tant que député du parti « Vive la Tunisie » en 2020, participeront à l'élection présidentielle qui se tiendra le 6 octobre.

Le fait que l'Instance supérieure indépendante pour les élections ait accepté la candidature de seulement 3 des 17 candidats aux élections présidentielles du 6 octobre, et que le tribunal administratif tunisien, qui a accepté l'objection de 3 des candidats dont la candidature n'a pas été acceptée, ait décidé qu'« il n'y a pas d'obstacle à leur candidature », a provoqué une crise entre les autorités politiques et judiciaires du pays.

- 6 candidats rejetés font appel devant le tribunal administratif tunisien

Suite à l'annonce de Bouasker, 6 candidats à la présidence dont les candidatures n'ont pas été acceptées ont saisi le tribunal administratif tunisien.

Le 2 septembre, le tribunal administratif tunisien a jugé qu'il n'y avait pas d'obstacle à la candidature de Abdellatif al-Mekki, chef du Parti du travail et de la réussite, qui s'est séparé du Parti du mouvement Nahda qui formait la coalition gouvernementale avant Saïed, de Moundher Zenaïdi, un ancien ministre, et de Imed Daïmi, un collaborateur de l'ancien président Moncef Marzouki.

Malgré les déclarations des partis politiques et des milieux judiciaires du pays d'agir en fonction de la décision finale de la Cour, Bouasker a déclaré le 3 septembre qu'aucune modification ne sera apportée à la liste des candidats au motif qu'ils n'avaient pas reçu la décision de la Cour.

Le 6 août, le tribunal tunisien de première instance a condamné Mekki à huit mois de prison et à une interdiction à vie de participer aux élections pour avoir « offert des cadeaux et fait de fausses promesses pour influencer les électeurs ».

- Le candidat à la présidence Ayachi Zammel accusé de fausses déclarations

Un procès a été intenté contre Ayachi Zammel, dont la candidature a été finalisée, pour fausses déclarations. Détenu le 2 septembre, Zammel a été envoyé en prison le 4 septembre pour être jugé en détention préventive.

Zammel, qui avait été libéré dans l'attente de son procès le 6 septembre à la suite d'une objection, a été de nouveau détenu par les forces de sécurité après sa sortie de prison.

Les autorités n'ont pas encore fait de déclaration sur la détention de Zammel.

Le porte-parole de la campagne du candidat Zammel, Ramzi al-Habbali, a affirmé dans un communiqué que la candidature de Zammel était maintenue malgré sa détention et qu'ils continueraient à faire campagne jusqu'à la veille de l'élection.

- Réactions contre la commission électorale pour ne pas s'être conformée à la décision du tribunal

En particulier, le tribunal administratif tunisien et les candidats dont les candidatures ont été rejetées malgré la décision du tribunal ont réagi contre le Conseil.

L'Union générale tunisienne du travail, le plus grand syndicat du pays, et les partis politiques d'opposition ont également contesté le fait que le Conseil électoral ne se soit pas conformé à l'ordonnance du tribunal.

Ahmed al-Nefatti, porte-parole de campagne de l'ancien ministre de la santé Mekki, l'un des principaux candidats de l'opposition, a déclaré dans un communiqué : « Nous condamnons fermement le Conseil électoral pour ne pas s'être conformé à la décision du tribunal. Cette décision est une intimidation contre les candidats en utilisant le système judiciaire. Cette politique d'exclusion et de pression est une violation de la loi ».

Dans une déclaration publiée par le Mouvement Nahda le 5 septembre, il est souligné que le Conseil électoral a violé la loi et que sa décision est inacceptable.

*traduit du turc par Nursena Karakaya

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