AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa

L’ONU a activé son plus haut niveau d'urgence pour la crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) qui est « sous-financée », a annoncé lundi le conseil norvégien pour les refugiés (NRC).

« Cette déclaration met le pays sur un pied d'égalité avec les trois autres crises actuellement reconnues comme des urgences (L3), L'Irak, la Syrie et le Yémen » rapporte le communiqué signé par Ulrika Blom, directeur du Conseil norvégien pour les réfugiés en RDC.

La réponse L3 à l'échelle du système de l’ONU n'est activée que pour les situations d'urgence « les plus complexes et les plus difficiles au monde », lorsque le système d'aide dans son ensemble doit évoluer et répondre à des besoins colossaux, selon le texte, dont Anadolu a reçu copie.

Or cette activation « n'a pas pu venir plus tôt. Nous sommes confrontés à la lourde tâche de répondre à une multitude de besoins critiques sans capacité de réponse. Il n'y a tout simplement pas assez de financement, de coordination ou d'organisation sur le terrain » a ajouté Blom notant que « les cloches d'alarme sonnent haut et fort ».

Cette urgence humanitaire a été activée pour les provinces du Kasaï (centre), du Tanganyika (Sud-est) et du Sud Kivu (Est) en RDC alors que le Nord-Kivu (Est) qui accueille le plus grand nombre de personnes déplacées en RDC (près d'un million), n'est pas inclus dans la déclaration d'urgence de l'ONU, a regretté NRC.

Malgré l’ampleur des besoins, le financement de l'appel d'aide de la RDC ne couvre que 32% des besoins, ce qui représente « le plus bas niveau » de financement pour la RDC depuis plus de 10 ans, a encore relevé l’ONG.

La reconnaissance de la RDC comme le plus haut niveau d'urgence « apportera, espérons-nous, des fonds » a souhaité Ulrika Blom. 

La RDC est plongée dans une grave crise humanitaire qui affecte actuellement 8.5 millions de personnes dont plus de 4,2 millions d’enfants, selon l’ONU qui a
récemment élaboré un plan humanitaire évalué à 812 millions de dollars américains.

La crise humanitaire congolaise est la conséquence de décennies d’instabilité sécuritaire locale et régionale, mais cette dernière s’est aggravée à cause notamment de tensions politiques émaillées de violences meurtrières dans plusieurs provinces du pays depuis que le président Joseph Kabila au pouvoir depuis 2001 est resté en fonction au-delà de son dernier mandat échu le 19 décembre 2016.