Afrique

Côte d’Ivoire: le centre islamique de Williamsville,"label d’excellence" de l’éducation religieuse

Véritable référence dans le pays, ce centre a formé de nombreux guides religieux et intellectuels ivoiriens.

Esma Ben Said  | 06.11.2015 - Mıse À Jour : 09.11.2015
Côte d’Ivoire: le centre islamique de Williamsville,"label d’excellence" de l’éducation religieuse

Abidjan

A/Abidjan/Fulbert Yao

Les yeux qui pétillent, le sourire aux lèvres, les centaines d’étudiants qui fréquentent le centre islamique de Williamsville, en plein cœur d’Abidjan, sont friands de l’enseignement fourni dans cette école, véritable référence en Côte d’Ivoire, grâce à une éducation religieuse de prestige.

Bâti il y a 41 ans sur le flan d’une colline cabossée, dans la commune d’Adjamé, grâce à un riche commerçant, El Hadj Mahmoud Sanogo venu de Kong (nord de la Côte d’Ivoire),  le centre islamique, qui a gagné depuis une renommée nationale, est composé d’un bâtiment de trois étages, qui accueille quelques 650 élèves de tous âges repartis dans une vingtaine de classes allant du  préscolaire au premier cycle du secondaire.

Pour accéder à ce temple du savoir, le visiteur doit, après la grande mosquée de Williamsville, suivre une ruelle accidentée ou commerçants et badauds ont érigé des magasins de fortune, avant d’accéder à  l’entrée de la bâtisse, où il est accueilli par des récitations des élèves.

Les cours, dispensés par une dizaine d’enseignants, se déroulent de huit heures du matin jusqu'à 17 heures du lundi au vendredi. Ils débutent par la récitation de la Fatiha (la sourate d’ouverture du Coran) et se termine par celle de l’El-Asr (la 103e sourate, révélée à la Mecque et considérée comme une leçon de vie pour la communauté musulmane).

Dans cet établissement, les filles sont toutes voilées. Quant aux garçons, ils arborent des tenues kaki.  Si les élèves du primaire sont en culotte, ceux du secondaire sont vêtus de pantalon.

 «Nous avons décidé de vêtir les élèves avec des couleurs sobres et des tenues identiques, pour qu’ils se sentent tous à l’aise, sans différence sociale apparente. L’école islamique est souvent le dernier recours pour les jeunes enfants dont l'âge est avancé,  en quête de connaissance et d’éducation islamique», explique Sanogo Hassan, l’un des fils du fondateur qui officie comme directeur adjoint depuis le décès de son père en 1982.

Dans le centre, en plus de  l’enseignement occidental, les élèves sont initiés aux règles de l'islam et familiarisés à la biographie du prophète Mohamed, apprennent la prière et le jeûne.

Toutes ces leçons se font simultanément en langue française arabe et en anglais.

L’objectif des cours dispensés est, avant tout selon Sanogo Hassan, «d’éloigner  les enfants de l’analphabétisme, lutter contre l’intégrisme religieux, contre les mauvais courants qui viennent ternir la religion, lutter contre ceux qui changent le Dieu de miséricorde en Dieu de châtiment ».

On trouve outre les salles de classe, une salle de conférence et une mosquée au sein de l’école. Le quartier de Williamsville étant cosmopolite, les enfants non musulmans qui souhaitent intégrer le centre sont acceptés, rappelle le directeur adjoint.

A l’instar de quelque 209 établissements islamiques intégrés dans le système éducatif officiel en Côte d’Ivoire, le centre est considéré comme l’assurance d’une bonne éducation religieuse pour ceux qui y étudient, mais aussi comme un « label d’excellence »,  pour les anciens pensionnaires.

Parmi ces anciens pensionnaires, on peut citer « l'actuel président de la ligue islamique des prédicateurs de Côte d'Ivoire el hadj Aboubacar Siddick Cissé, Souleymane Doumbia, journaliste et présentateur du magazine islamique « Allah Akbar » sur les antennes de la télévision d’état, l’imam Mohamed Lamine Kaba, l’un des grands guides en Côte d’Ivoire »,  confie avec fierté Sanogo Hassan.

Mais si le centre islamique de Williamsville est considéré comme un des meilleurs centres à Abidjan, il n’est pas exempt de certaines faiblesses, indique le directeur adjointe.

Outre le bâtiment vieillissant, les murs sont lézardés de l'extérieur et les escaliers devenus vétuste.

« Nous avons un grand besoin de soutien financier car ce que nous faisons ici, c’est du social. Les prix d’inscription sont dérisoires, et nous voulons garder les choses ainsi pour que tous les enfants bénéficient d’un enseignement solide. Cependant, nous avons besoin d’être aidé car les dépenses restent importantes », mentionne le directeur.

Malgré toutes ces difficultés, les dirigeants du centre envisage son agrandissement « notre vision c’est le futur, c’est d’agrandir le centre » indique Sanogo Hassane qui lance, par la même « un appel à toutes les bonnes volontés pour restaurer et développer ce temple du savoir intellectuel et religieux. »

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