Algeria
AA/Alger
Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué, mercredi, l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, pour protester contre la décision de Paris de durcir l’octroi de visas aux Algériens.
Par voie de communiqué, la diplomatie algérienne a indiqué, que son secrétaire général, Rachid Chakib Kaid, a convoqué l'ambassadeur de France en Algérie aujourd'hui (mercredi) pour lui notifier une protestation formelle des autorités algériennes contre « la décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France ».
Kaid a informé Gouyette que « cette décision est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne et a fait l'objet d'un tapage médiatique générateur de confusion et d'ambiguïté quant à ses motivations et à sa mise en œuvre ».
Le gouvernement français avait annoncé mardi, par l'intermédiaire de son porte-parole officiel, Gabriel Attal, qu'il durcirait l'octroi de visas aux citoyens algériens, marocains et tunisiens.
Paris a justifié sa décision au motif que ces pays refusaient de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des migrants en situation irrégulière présents sur le sol français.
Selon des médias français, 7 731 obligations de quitter la France (OQTF) ont été prononcées contre des ressortissants algériens entre janvier et juillet 2021, alors que les autorités algériennes n’ont signé que 31 laissez-passer consulaires pour les renvoyer en Algérie.
En décembre dernier, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait déclaré que le Président Emmanuel Macron avait décidé de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux Algériens en 2019 pour endiguer l'immigration irrégulière.
Selon les données officielles du Consulat général de France à Alger, sur les 504 000 demandes de visa déposées en 2019, seules 274 000 ont été approuvées.
Les consulats de France en Algérie (au nombre de trois) ont accordé 412 000 visas en 2018, alors que le nombre de demandes dépassait le demi-million, selon les mêmes données.
*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail