Afrique

En Guinée, le Coran au secours des épileptiques

Des versets conseillés aux malades pour lecture et réflexion, ont "des effets thérapeutiques" puisqu'ils propagent "des pensées positives", selon les responsables de cette ONG contactés par Anadolu.

Mohamed Hedi Abdellaoui  | 04.01.2016 - Mıse À Jour : 05.01.2016
En Guinée, le Coran au secours des épileptiques

Conakry

AA/Conakry/ Boussouriou Bah

Sillonnant les écoles du pays, l'ONG "le Coran guérit" fait appel aux principes de la thérapie spirituelle pour soulager les épileptiques, une démarche saluée par les autorités guinéennes d'autant plus qu'elle rencontre un enthousiasme chez les populations.

«Cette maladie m’est venue en plein cours à l’école. Avant, je tombais à 4 reprises par semaine. On m’a conseillé pas mal de choses, mais ça n’a jamais marché. Depuis, j'ai été suivie par cette ONG et je me suis sentie plus apaisée. Depuis une semaine, je fréquente quotidiennement l’école sans éprouver de malaises ni avoir de crises», témoigne à Anadolu, Saibatou Sow, 14 ans.

Pariant sur l'impact "positif" de certains versets coraniques [notamment "le Verset du Trône", et les deux derniers chapitres du Coran, Al-Mu'awwidhatayn] sur la psychologie de jeunes malades musulmans, cette ONG poursuit depuis novembre dernier et à titre gracieux, une campagne pour soulager les victimes d'épilepsie. Les versets qui sont conseillés aux malades pour lecture et réflexion, ont "des effets thérapeutiques", puisqu'ils propagent "des pensées positives", selon les responsables de cette ONG contactés par Anadolu.

«Nous allons nous occuper particulièrement de ce fléau en milieu scolaire. Cette maladie n’a toujours pas de remède scientifique efficace. Nous prenons au sérieux le volet psychique en recourant à la thérapie spirituelle », confirme Abderraouf Ben Halima, fondateur de cette ONG.

"Dans tout processus de guérison, le volet prsychologique y est pour beaucoup. Des paroles positives, quelqu'en soit le support, ont toujours prouvé leur efficacité pour combattre l'angoisse et ramener l'apaisement. S'il s'agit, en plus, d'un texte vénéré par le malade, la recette ne peut être qu'efficiente" analyse, pour sa part, Moussa N'diaye, un psychologue sénégalais contacté par Anadolu.

Depuis plusieurs années, des écolières et étudiantes guinéennes sont victimes d’épilepsie (une maladie neurologique qui se caractérise par un dysfonctionnement cérébral). Cette maladie existe dans toute la région, mais elle se développe davantage en Guinée où "elle est devenue un phénomène public", selon Ben Halima.

Le groupe scolaire franco-arabe Simbaya-Gare (Conakry) enregistre des cas d’épilepsies depuis des années. Selon Ibrahim Camara, enseignant rencontré par Anadolu,"avant l’arrivée de l’ONG, on enregistrait trois à cinq cas d'épilepsie par semaine. Mais depuis quelques semaines, avec la campagne de cette ONG dans notre l’école, aucun nouveau cas n’a été enregistré", conclut Camara.

Au vu de ces résultats, la démarche de l’ONG est "fortement appréciée" par les autorités guinéennes, notamment le Ministère de la Santé, auprès duquel l'ONG a eu une autorisation d'exercer ses activités en novembre dernier, ont renseigné Anadolu des sources au sein de ce Minstère.

La ligue islamique guinéenne n'est pas en reste, puisque "cette ONG contribue à la santé des enfants, soulage les serviteurs d’Allah par la parole d’Allah, c’est une pratique autorisée par notre religion", commente Elhadj Mansour Fadiga, responsable de la Ligue islamique guinéennen, dans une déclaration à Anadolu.

D'autant plus que la démarche de son fondateur, Abderraouf ben Halima, s'oppose aux pratiques de "fétichisme" pratiquée par de guérisseurs traditionnels.

"Ils font croire aux malades que des esprits leur demandent des moutons ou de verser du riz pour les calmer. En tant que Musulmans croyant uniquement en Dieu, nous dénonçons ce genre de pratiques", a-t-il déclaré, en expliquant que tout traitement médicale serait "le bienvenue", et qu'à défaut, la thérapie spirituelle s'invite pour pallier à cette insuffisance, que ce soit pour l'épilepsie ou d'autres maladies.

Créé il y a quelques années en France, cette ONG présente sur 35 pays à travers le monde fonctionne selon le principe de la Rokya (thérapie spirituelle musulmane). Cette technique s'apparente à une "science expérimentale évolutive", selon son fondateur, un ingénieur en statistiques et en économie, d'origine tunisienne.

« La base de notre traitement c’est le Coran. On choisit les versets en fonction du cas qui se présente. Nous constatons les phénomènes, puis, conseillons des versets du Coran jusqu’à ce que nous trouvions que ça marche», résume Ben Halima.

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