Est de la RDC : 8 Chinois kidnappés et au moins un soldat tué
- Après la prise d’assaut d'une mine d’or.
Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Les autorités congolaises ont annoncé la mort d’au moins un soldat congolais et l’enlèvement de 8 Chinois lors d'une attaque menée par un groupe armé contre le site minier de la compagnie Bayond Mining à Mukera, une localité du territoire de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, située dans la façade orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
« L’attaque a eu lieu [samedi] vers 21heures locales. Le commandant régional de l’armée m’a informé que des Chinois, au total 8, étaient entre les mains des ravisseurs armés qui avaient attaqué leur site et que plusieurs de nos soldats notamment commis à la sécurité du site minier ont été tués », a déclaré à l'Agence Anadolu, Aimé Kawaya, administrateur du territoire de Fizi.
Deux soldats congolais ont été kidnappés, d’après la même source.
« Le soldat est mort et d’autre blessés lors des échanges des tirs avec les assaillants lourdement armés. L’attaque semble avoir été bien planifiée et coordonnée », a pour sa part précisé le président de la société civile locale, Christophe Bonané, joint également par l'Agence Anadolu.
A Kinshasa, le cabinet de l’ambassadeur de Chine contacté, dimanche, par Anadolu n’était pas au courant de ce kidnapping dans une région où les entreprises chinoises sont déjà accusées par des rapports parlementaires et la société civile d’exploitation illégale des ressources minières.
« Cette pratique de kidnapping est devenue monnaie courante dans notre territoire », a regretté Christophe Bonané, précisant, cependant, que cette attaque intervient dans un contexte de « litige » entre la population locale et la Coopérative minière pour le développement intégral (COMIDI) et son partenaire Bayond Mining.
La population accuse les deux miniers de non-respect du cahier de charges, notamment en ce qui concerne le dédommagement des paysans dont les champs ont été spoliés pour des exploitations aurifères.
Les paysans en veulent également aux miniers de ne pas tenir la promesse de réhabiliter les routes devenues impraticables à cause de fortes pluies.
Un haut responsable des forces de sécurité dans la région a fait état d’un kidnapping « pour des rançons, l’une des principales ressources qui financent les groupes armés dans la région ».
Nombreux de ces groupes armés prétendent défendre des communistes locales contre l’invasion étrangère et la défense des intérêts communautaires.
La province du Sud-Kivu bien que tourmentée par l’activisme des groupes armés n’a pas été placée sous état de siège comme ses voisins, le Nord - Kivu et l’Ituri depuis six mois.
Le président Félix Tshisekedi a enjoint vendredi au gouvernement de « suspendre l’octroi des Permis de Recherche des droits miniers et/ou de carrières, ainsi que les mutations et amodiations des droits miniers jusqu’à l’assainissement total et urgent du fichier cadastral par le Cadastre minier, selon le compte-rendu de la réunion du conseil des ministres.
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