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Est de la RDC : Félix Tshisekedi appelle à la mobilisation et annonce qu’une riposte "est en cours"

- Le président congolais s’est adressé à la nation sur la situation sécuritaire à Goma

Ekip  | 30.01.2025 - Mıse À Jour : 30.01.2025
Est de la RDC : Félix Tshisekedi appelle à la mobilisation et annonce qu’une riposte "est en cours"

Goma


AA/ Goma (RDC)/ Grady Katsuva

Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, a prononcé mercredi soir, un discours à la nation, diffusé par la Radio-Télévision nationale congolaise, face à la détérioration de la sécurité dans l'est du pays, notamment à Goma, promettant "une riposte vigoureuse" pour défendre l'intégrité territoriale de la RDC. Il a également souligné la mobilisation des Forces armées de la RDC (FARDC), décrites comme des forces "de courage et de patriotisme".

"Une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours. Nos vaillantes forces armées de la RDC, symbole de courage et de patriotisme, sont pleinement mobilisées, prêtes à défendre chaque centimètre de notre territoire", a-t-il déclaré.

Appelant à une mobilisation nationale, Tshisekedi a exhorté tous les Congolais, y compris les acteurs politiques, à se rallier derrière les FARDC pour "repousser l'ennemi".

Il affirme avoir tenu des réunions de crise avec le gouvernement et le haut commandement militaire pour évaluer la situation et planifier la reconquête des zones occupées.

Le chef de l'Etat congolais a, par ailleurs, dénoncé l'inaction de la communauté internationale.

"Votre silence et votre inaction (...) constituent un affront non seulement à la République démocratique du Congo, mais également aux valeurs universelles de justice et de paix", a-t-il lancé.

Félix Tshisekedi a invité la jeunesse congolaise à rejoindre les rangs de l'armée pour renforcer les capacités de défense et a demandé une réduction du train de vie des institutions afin de réorienter les ressources vers l'effort de guerre.

Enfin, il a encouragé la population de Goma à résister face à l'offensive du M23, en faisant preuve de courage et de vigilance, et affirmé que des plans de contingence étaient déjà mis en place pour protéger les civils et renforcer la sécurité dans les zones stratégiques, tout en assurant le fonctionnement des services essentiels.

Les rebelles du M23, accusés par Kinshasa d’être soutenus par des forces rwandaises - ce que réfute Kigali catégoriquement- ont pris d'assaut la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour Kigali, "la question du M23 est une menace sécuritaire pour le Rwanda". "La RDC, à cause de l’assimilation permanente du M23 au Rwanda, a bâti une large coalition militaire avec des soldats burundais, avec des mercenaires européens, des miliciens Wazalendo et des génocidaires FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, NDLR)", avait soutenu le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, dans une interview accordée à Africa 24.

Ces alliances, selon Nduhungirehe, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

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