Est de la RDC: les rebelles du M23 poursuivent leur offensive malgré le cessez-le-feu (société civile)
- Selon les déclarations du vice-président de la société civile de la province du Nord-Kivu, Edgard Mateso, à l'Agence Anadolu
Kinshasa
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa
Les rebelles du M23 ont attaqué, samedi, des positions de l’armée congolaise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), au lendemain de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu ordonné par le mini-sommet de Luanda, qui avait également décidé le retrait des rebelles de toutes les positions conquises notamment au nord de la ville de Goma.
« Cet accord n’est pas respecté. Sur le terrain, des combats ont éclaté samedi matin dans la chefferie de Bwito, dans le sud du territoire de Rutshuru », a déclaré à l’Agence Anadolu (AA), Edgard Mateso, vice-président de la société civile de la province du Nord-Kivu dont Goma est le chef-lieu.
« Un nouvel exode soudain s’en est suivi. Des habitants fuient vers la cité de Kitchanga dans le territoire de Masisi à 5 heures de route de Goma. Les rebelles menacent d’investir ce nouveau territoire », a ajouté la même source.
Les combats qui opposent le M23 à l’armée congolaise ont « coupé le chef-lieu, Goma, du reste de la province », a déploré ce responsable. L’armée n’a pas immédiatement réagi aux sollicitations de AA.
Le M23 a rejeté les conclusions du mini-sommet de Luanda, mais a promis de respecter le cessez-le-feu si ses positions ne sont pas attaquées. Le cessez-le-feu est entré en vigueur vendredi 25 novembre à 17h00 GMT.
Le président congolais Félix Tshisekedi, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, le président angolais Joâo Lourenço, l'ancien président kenyan Uhuru Kenyatta et le président burundais Evariste Ndayishimiye, réunis à Luanda, avaient menacé de lancer des offensives des forces de la communauté des États d'Afrique de l'Est contre le M23 si le cessez-le-feu n’est pas respecté.
Le « Mouvement du 23 mars » est une ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, qui avait été défaite en 2013 par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus de l’ONU. Mais le mouvement rebelle a repris les armes fin 2021, accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté ses engagements.
Plus d’un millier de combattants M23 s'étaient retranchés au Rwanda et en Ouganda d’où ils revendiquent le respect des Accords de Nairobi consacrant la réintégration dans la vie civile pour certains combattants et l’intégration dans l’armée pour d’autres.
La résurgence du M23 a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir cette rébellion. Kigali conteste, en accusant en retour l’armée congolaise de collusion avec des rebelles hutu rwandais FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) basés dans l’Est congolais depuis le génocide au Rwanda en 1994.