Tunis
AA/Tunis
La Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a déploré jeudi, le poids des flux financiers illicites en Afrique soulignant que les vastes ressources de l’Afrique allant de l’or aux diamants en passant par les terres fertiles, « ont trop souvent enrichi une minorité privilégiée – locale et étrangère – tout en laissant de côté la majorité des Africains ».
La déclaration de la CEA sur les flux financiers illicites fait suite à une série de discussions centrées sur des solutions pratiques pour transformer la richesse de l’Afrique en prospérité pour ses populations lors de la Conférence économique africaine qui s’est tenue à Gaborone, au Botswana, précise l’Agence de presse africaine (APA).
La CEA a, en outre, souligné que les flux financiers illicites coûtent environ 90 millions de dollars par an alors qu’environ 282 millions de personnes en Afrique restent sous-alimentées et que plus de la moitié des nations sont confrontées à un surendettement alors que la dette extérieure dépasse 1 000 milliards de dollars, rapporte le même média.
La déclaration cite Said Adejumobi, directeur de la planification stratégique à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), qui a déclaré que la pauvreté, les inégalités et le sous-développement persistent alors que des milliards de personnes quittent la région, indique la même source.
Adejumobi a déclaré que le paradoxe de l’abondance en Afrique est aussi visible que frustrant – un continent doté d’immenses richesses naturelles mais accablé par la pauvreté, la faim et une dette insoutenable.
« La dette reste un autre obstacle majeur. Les taux d’intérêt élevés et les cycles d’emprunts improductifs enferment de nombreux pays africains dans la dépendance », a déclaré, pour sa part, Sonia Essobmadje, chef de la Section des finances innovantes et des marchés de capitaux à la CEA, appelant à la nécessité d’une meilleure gestion de la dette et de marchés de capitaux locaux.
« Parfois, nous empruntons simplement pour rembourser des prêts antérieurs, ce qui n’est pas tenable », a déclaré Essobmadje citée par le même média.
Elle a souligné la nécessité de « diversification économique, de discipline budgétaire, de stratégies de gestion de la dette publique plus solides et, surtout, de création de marchés de capitaux nationaux ».