France/Gabon: Le PS souhaite une "alternance" après un demi-siècle de pouvoir des Bongo
- Les relations entre la France et le Gabon s'étaient détériorées depuis quelque temps selon nombre d'observateurs qui spéculaient sur un possible "désengagement" de la France à travers un "retrait de soutien" à Ali Bongo
Tunis
AA/ Paris/ Tunis/ Safwene Grira/ Bilal Muftuoglu
Le Parti socialiste français (PS- au pouvoir), a souhaité que la présidentielle gabonaise de samedi dernier permette la transition dans ce petit pays pétrolier d'Afrique équatoriale, gouverné depuis un demi-siècle par la famille Bongo.
"Voilà plus d’un demi siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple", dit un communiqué du PS, dont Anadolu a eu copie lundi.
Selon le parti présidentiel, "les premières estimations indiquent que le Président sortant Ali Bongo serait battu au profit de Jean Ping", ancien président de la commission de l'Union africaine (UA).
Cette déclaration intervient après une annonce de Ping, se proclamant vainqueur du scrutin présidentiel à un tour en vertu de "grandes tendances" enregistrées par son camp.
Des proches du président sortant avaient également annoncé sa victoire, alors que les résultats officiels sont attendus mardi.
"Le Parti socialiste sera d’une extrême vigilance sur les résultats de l’élection présidentielle au Gabon. Le vote libre des citoyens est l’outil par lequel la démocratie s’exprime et l’alternance, quand ils le décident, doit fonctionner. Voilà pourquoi la démocratie doit triompher au Gabon comme c’est déjà le cas dans plusieurs états et ce mouvement doit s’amplifier", poursuit le communiqué du PS.
Les relations entre la France et le Gabon s'étaient détériorées depuis quelque temps selon nombre d'observateurs qui spéculaient sur un possible "désengagement" de la France à travers un "retrait de soutien" à Ali Bongo.
En témoignent, notamment, l'arrestation, l'année dernière en France, du directeur du cabinet présidentiel gabonais, sur fond d'une affaire de "corruption", ainsi qu'un feuilleton judiciaire ouvert depuis des mois en France, à l'initiative de la demi-soeur de Bongo contestant l'authenticité de l'acte de naissance de celui-ci.
Ce "malaise" que ne semble pas avoir estompé sa visite officielle en France, en septembre dernier, s'expliquerait, selon les mêmes sources, par les tentatives d'Ali Bongo, depuis son accession au pouvoir en 2009, de s'affranchir du giron stratégique français, dans lequel avait baigné son père (Oumar Bongo 1967-2009).
"Peu après son accession au pouvoir, Bongo a cherché à emboîter le pas au Rwanda qui avait pris ses distances avec la France après le génocide 1994. Mais ce qu'un Kagame pouvait se permettre de faire, un Bongo s'en est révélé incapable" avait déclaré à Anadolu Ousmane Beye, universitaire sénégalais, dans une précédente interview avec Anadolu.
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