AA/Dakar/Babacar Dione

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé avoir accordé un nouvel ultimatum au président gambien sortant Yahya Jammeh pour quitter le pouvoir, vendredi à midi au plus tard.

Ce nouvel ultimatum a été annoncé, jeudi soir, à Dakar par le président de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

"Un ultimatum a été donné à Yahya Jammeh qui a jusqu’à vendredi midi (heure locale) pour quitter le pays", a indiqué de Souza à la presse, précisant qu'en attendant, la Cédéao a suspendu son intervention militaire déclenché jeudi en Gambie.

Une médiation de la dernière chance sera assurée par le président guinéen Alpha Condé qui se rendra vendredi matin à Banjul, a ajouté la même source.

Si cette échéance n’est pas respectée, "les troupes sénégalaises et de quatre autres pays d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Ghana, Togo, Mali) passeront à l’intervention militaire", a-t-il ajouté, rappelant qu'il est "hors de question que Jammeh reste sur place".

L’opération militaire baptisée « Restaurer la démocratie », avait été lancée, jeudi soir, juste après l’investiture du président élu, Adama Barrow, à Dakar.

Sept mille hommes au total sont mobilisés par les cinq pays engagés dans le cadre de cette intervention, a encore précisé le président de la Cédéao.

Prêtant serment jeudi à Dakar, Adama Barrow a demandé aux forces de défense et de sécurité d’être loyales et promis de rentrer bientôt dans son pays pour former un gouvernement.

Début décembre dernier, Adama Barrow, 51 ans, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle devant Yahya Jammeh qui l’avait publiquement félicité. Au pouvoir depuis 22 ans, le président sortant s’est rétracté quelques jours plus tard, invoquant des "anomalies électorales" et appelant à la tenue d’un nouveau scrutin.