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Il y a 13 ans Ben Ali quitta la Tunisie sans jamais y revenir (infographie)

- Retour sur les principaux événements ayant marqué l’actualité tunisienne depuis le départ précipité du président Zine el-Abidine Ben Ali, un certain 14 janvier 2011.

Lassaad Ben Ahmed  | 14.01.2024 - Mıse À Jour : 15.01.2024
Il y a 13 ans Ben Ali quitta la Tunisie sans jamais y revenir (infographie)

Tunisia

AA / Tunis / Lassaad Ben Ahmed

La Tunisie commémore, le 14 janvier 2024, le 13ème anniversaire de la chute de Ben Ali qui a quitté précipitamment le pays sous la pression de la rue, réclamant plus de liberté, de dignité et de développement. Depuis lors, le pays a plutôt plongé dans des crises, sans parvenir à réaliser les aspirations pour lesquelles le peuple s'est soulevé.

Retour sur les principaux événements ayant marqué l’actualité tunisienne depuis le départ du président Zine el-Abidine Ben Ali, un certain 14 janvier 2011.

  • 14 janvier 2011 : Sous une forte pression de la rue, appelant notamment à la liberté, à la dignité et au développement équitable, le président Zine el-Abidine Ben Ali, alors au pouvoir depuis le 7 novembre 1987, quitte précipitamment la Tunisie, sans jamais y revenir, jusqu'à son décès en Arabie Saoudite le 19 septembre 2019.
  • 23 octobre 2011 : Après le retour d’exil de plusieurs opposants politiques, le pays organise les premières élections démocratiques de son histoire pour mettre en place une Assemblée constituante, chargée notamment d’élaborer une nouvelle Constitution.
  • 12 décembre 2011 : De la Constituante émane une « Troïka », avec Moncef Marzouki à la Présidence de la République, Hamadi Jebali Premier ministre et Mustapha Ben Jaâfar à la tête du pouvoir législatif.
  • 2012-2013 : Plusieurs événements perturbent la transition démocratique, notamment l’attaque de l’ambassade américaine en septembre 2012, l’assassinat des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, respectivement les 6 février 2013 et 25 juillet de la même année.
  • 26 janvier 2014 : Journée historique en Tunisie avec l’adoption d’une nouvelle Constitution, instaurant la deuxième République, avec un régime semi-présidentiel donnant de larges prérogatives au Gouvernement, mais qui reste redevable à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à l’exception de la représentation diplomatique et la Défense, confiées à la Présidence de la République.
  • 26 octobres 2014 : Les premières élections législatives n’ont pas permis de dégager une majorité absolue à l’ARP. Les deux premiers partis : Nidaa Tounes (Progressiste, 85 sièges) et Ennahdha (conservateur, 79), sont contraints de cohabiter pour gouverner le pays, sans réaliser un vrai progrès.
  • 21 décembre 2014 : Béji Caïd Essebsi élu Président avec 57% des suffrages, contre Moncef Marzouki, 42%.
  • 2015-2016 : Après une transition politique réussie, le pays devait affronter les défis économiques et sociaux pour lesquels les Tunisiens ont renversé le régime de Ben Ali. Toutefois, le pays est secoué par plusieurs attentats terroristes, dont notamment celui du musée du Bardo le 18 mars 2015 (22 morts), celui de Sousse (38 touristes tués) ou encore celui de l’avenue Mohamed V, tuant 12 membres de la Garde présidentielle. Une autre attaque de Daech, le 7 mars 2016 à Ben Guerdane, a fait 50 morts dont 36 « terroristes ».
  • 9 octobre 2015 : Le prix Nobel de la Paix est attribué à quatre organisations de la société civile tunisienne (Quartette) pour leur rôle dans le rapprochement des points de vue entre les acteurs politiques, par le dialogue et le consensus.
  • 25 juillet 2019 : Décès du président Béji Caïd Essebsi, à quelques mois des élections générales prévues dans le pays.
  • 15 septembre 2019 : Kais Saïed et Nabil Karoui (poursuivi en justice) arrivent en tête au premier tour de l’élection présidentielle, et se qualifient pour le second tour, avec respectivement 18,4 % et 15,6 % des suffrages.
  • 06 octobre 2019 : Aucun parti n’obtient une majorité confortable aux législatives : Ennahdha 52 sièges sur 217 et Qalb Tounes, 38 sièges, vont, ensemble, former un gouvernement hybride qui ne peut réaliser les aspirations ni des uns ni des autres.
  • 13 novembre 2019 : Le chef du parti d’obédience islamique Ennahdha devient président de l’ARP, suscitant de vives critiques.
  • 04 octobre 2019 : Kais Saïed remporte le deuxième tour de la présidentielle avec 72,71% des voix, contre Nabil Karoui, 27,29%.
  • 25 juillet 2021 : Suite à une crise politique, empêchant le Gouvernement d’avancer dans les réformes et le Parlement dans son rôle de législateur, le président Kaïs Saïed décide de « geler » les prérogatives de l’ARP, de dissoudre le gouvernement et de légiférer par décret-loi. Il a mis en place un gouvernement dont la plupart des membres ne sont pas connus des Tunisiens et juré de « ne plus revenir en arrière ».
  • 25 juillet 2022 : Un référendum a permis d’adopter une nouvelle Constitution avec 95% des voix et 30% de taux de participation. La nouvelle Constitution réinstaure le régime présidentiel avec de larges prérogatives accordées au Président de la République, un rôle limité à l’élaboration des lois à l’ARP et un gouvernement sous les commandes du Président. La quasi-totalité des partis politiques se sont opposés à cette démarche et qualifié l’approche de Kaïs Saïed de « coup d’Etat ».
  • 17 décembre 2022 : Des élections législatives anticipées ont été marquées par un faible taux de participation de 8,8% et le boycott de la quasi-totalité des partis politiques. Au second tour, tenu le 29 janvier 2023, ce taux a légèrement augmenté à 11,4%.
  • Le 14 février 2023 : Kaïs Saïed accuse « certaines parties » d’être impliquées dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix. Une campagne d’arrestations a alors touché plusieurs chefs de partis, dont Rached Ghannouchi, Issam Chebbi, Lazhar Akremi et Khayem Turki, etc.
  • 24 décembre 2023 : Des élections locales sont organisées pour la première fois en Tunisie, une première étape pour élire la deuxième chambre du Parlement, baptisée Conseil national des régions et des districts. Taux de participation : 11,88%.
  • Octobre 2024 : Kais Saïed doit remettre son mandat en jeu, alors que le pays avance vers une relative stabilité.


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