Politique, Afrique

L’Union africaine ‘’profondément inquiète’’ après la dégradation de la situation dans la région du Tigré

- Dans cette province du nord de l’Ethiopie, des combats opposent deux factions du parti au pouvoir et menacent l’accord de paix signé en novembre 2022.

Majdi Ismail  | 14.03.2025 - Mıse À Jour : 14.03.2025
L’Union africaine ‘’profondément inquiète’’ après la dégradation de la situation dans la région du Tigré

Tigray

AA / Tunis / Majdi Ismail

L’Union africaine (UA) a fait part vendredi 14 mars de sa ‘’profonde inquiétude’’ après la détérioration de la situation dans la région du Tigré, dans le nord de l’Ethiopie, où des combats opposent deux factions du parti au pouvoir et menacent l’accord de paix signé en novembre 2022.

L’UA ‘’suit de près l’évolution de la situation au sein du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et exprime sa profonde inquiétude’’, a déclaré l’organisation continentale dans un communiqué repris par Le Monde, exhortant ‘’toutes les parties concernées à faire preuve de retenue’’.

Le Tigré a été le théâtre entre novembre 2020 et novembre 2022 de l’une des guerres les plus violentes des dernières décennies entre les forces fédérales, appuyées par des milices locales et l’armée érythréenne, et les rebelles tigréens.

Le conflit a entraîné la mort d’au moins 600 000 personnes dans cette province de quelque 6 millions d’habitants, selon l’UA. Il a aussi provoqué le déplacement d'environ deux millions de personnes dans la région du Tigré et ses environs, ainsi qu’une catastrophe humanitaire dans ce territoire.

Le crise a commencé le 4 novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, y a dépêché l'armée pour déloger les autorités locales émanant du groupe armé rebelle du Front de libération du peuple du Tigré -ancien parti politique qui revendique l’autodétermination de cette région du nord de l’Éthiopie-, les accusant d'avoir attaqué des casernes militaires.

Le 2 novembre 2022, les parties belligérantes en Éthiopie (gouvernement éthiopien, forces érythréennes et rebelles tigrées, ndlr) ont signé un accord pour une ‘’cessation des hostilités’’ sous l'égide de l'UA, à Pretoria en Afrique du Sud, après deux ans d’affrontements.

Cependant, depuis plusieurs mois, des retards sur la mise en œuvre de l’accord alimentent des tensions au sein du TPLF.

Un haut cadre du TPLF, Getachew Reda, placé à la tête d’une administration intérimaire par les autorités fédérales, s’oppose au numéro un du parti - autrefois hégémonique en Ethiopie - Debretsion Gebremichael.

Mardi, des hommes armés proches de Debretsion Gebremichael ont pris le contrôle d’Adigrat, deuxième ville de la région du Tigré, proche de l’Erythrée. L’UA a ‘’vivement encouragé les parties à respecter les obligations inscrites’’ dans l’accord de Pretoria.

Plus de vingt chancelleries, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Union européenne, ont ‘’invité’’ jeudi toutes les parties prenantes à la ‘’désescalade et à s’engager dans un dialogue urgent’’. ‘’Il ne doit pas y avoir de retour de la violence’’, ont-elles insisté dans un message sur le réseau social X.

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