AA/Bujumbura/Jean Bosco

La Belgique a présenté, jeudi, des excuses officielles aux "métis des colonies", ont rapporté des médias occidentaux dont le quotidien belge "Le Soir".

"Au nom du gouvernement fédéral, je présente nos excuses aux métis issus de la colonisation belge et à leurs familles pour les injustices et les souffrances qu’ils ont subies", a déclaré le Premier ministre belge, Charles Michel, devant les parlementaires belges et en présence de nombreux métis.

"Je reconnais la ségrégation ciblée dont les métis ont été victimes sous l’administration coloniale du Congo belge et du Rwanda-Burundi jusqu’en 1962" a-t-il ajouté.

Ces excuses officielles s’adressent aux métis, "nés à la veille des indépendances du Congo, du Rwanda et du Burundi" et "issus de relations entre colons belges et femmes de ces colonies, qui ont souvent été arrachés à leur mère par l’État belge".

Entre la fin des années 1940 et les années 1950, l’État belge avait séparé des milliers d’enfants de leurs mères et de leurs fratries au Congo, Rwanda et Burundi, alors colonies belges, pour les envoyer en Belgique.

Ces enfants ont, pour la plupart, été placés dans des orphelinats ou en familles d’accueil, la grande majorité des pères ayant refusé de les reconnaître.

Aujourd’hui, la Belgique a décidé de reconnaître sa responsabilité.

Elle a également confié une enquête au Centre d’études guerre et société, qui doit déterminer combien de personnes ont été concernées et établir une liste de "tous les préjudices dont elles ont été victimes".

Une fois en Belgique, il leur a été difficile voire parfois impossible d’obtenir la nationalité belge.

En Afrique centrale, trois pays ont été colonisés par la Belgique : Il s’agit de la République démocratique du Congo, RDC (ex-Zaïre), colonisé de 1908 à 1960, du Burundi et du Rwanda (1906-1962).

Secoué par des conflits cycliques à relents ethniques, le Burundi a toujours accusé la Belgique d’être à l’origine des rivalités entre hutus et tutsis, principales ethnies du pays.