Afrique

La Confédération des États du Sahel appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à des "mesures appropriées" contre l'Ukraine

- Les trois États de la Confédération accusent Kiev de "soutien au terrorisme"

Amarana Malga  | 21.08.2024 - Mıse À Jour : 21.08.2024
La Confédération des États du Sahel appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à des "mesures appropriées" contre l'Ukraine

Mali


AA/Bamako/Amarana Maiga

Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des Etats du Sahel ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à "prendre ses responsabilités face au choix délibéré de l'Ukraine de soutenir le terrorisme", et ce dans une lettre conjointe adressée lundi au président dudit conseil.

« Nous avons été désagréablement surpris par les propos subversifs de Monsieur Andriy Yusov, Porte-parole de l'Agence ukrainienne de renseignement militaire, avouant l'implication de l'Ukraine dans l'attaque lâche, traite et barbare, les 24, 25 et 26 juillet 2024, des groupes armés terroristes ayant causé la mort d'éléments des Forces de Défense et de Sécurité maliennes à Tinzawatène, au Mali, ainsi que des dégâts matériels importants », expliquent les MAE du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Ils soulignent que « ces déclarations ont été confirmées par Monsieur Yurii Pyvovarov, Ambassadeur de l'Ukraine au Sénégal, qui a ouvertement et sans la moindre équivoque, exprimé le soutien de son pays au terrorisme international, particulièrement au Sahel ».
Pour les trois chefs de la diplomatie, « ces actes constituent également une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de nos États, une agression caractérisée de nos pays et un soutien au terrorisme international, en violation flagrante de la Charte des Nations unies et des Conventions internationales y relatives ».
« Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités face au choix délibéré de l'Ukraine de soutenir le terrorisme, fléau dont le rejet fait l'unanimité au plan international dans toutes ses formes et manifestations », poursuit le document consulté par Anadolu.

« Nous appelons le Conseil de sécurité, responsable principal du maintien de la paix et de la sécurité internationales, à prendre les mesures appropriées contre ces actions subversives qui renforcent les groupes terroristes en Afrique et constituent la manifestation de l'implication de sponsors étatiques étrangers dans l'expansion du terrorisme dans la région, chose que nos États ont régulièrement dénoncée », insistent les ministres.
Pour rappel, d’intenses combats ont eu lieu les 25 et 27 juillet dernier à Tinzaouatène dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, entre les Forces armées maliennes (FAMa) et les rebelles du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l'Azawad, (CSP-DPA).
L'armée malienne a reconnu la perte de nombreux militaires. Elle a également affirmé que des frappes aériennes ont permis de neutraliser de nombreux assaillants.

"L'implication ukrainienne" dans ces combats a été constatée, selon Dakar et Bamako, via une vidéo partagée par l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar (Sénégal) sur la page Facebook de l’ambassade.
Dans cette vidéo le porte-parole du renseignement ukrainien, Andriy Yusov, se vanterait d’avoir fourni des informations aux rebelles Touaregs du CSP avant leurs affrontements avec les Forces armées maliennes.
Selon Dakar, l’ambassadeur Yurii Pyvovarov aurait exprimé, dans la même vidéo, son soutien à l’action rebelle.

Suite à la publication de cette vidéo, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur ukrainien pour lui rappeler ses obligations de discrétion, de retenue et de non-ingérence. La vidéo controversée a été supprimée des réseaux.
En rapport avec ces événements, les gouvernement malien et nigérien ont annoncé la rupture, "avec effet immédiat", de leurs relations diplomatiques avec l'Ukraine.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réagi à la rupture par Bamako des relations diplomatiques avec Kiev, dénonçant une décision "à courte vue et précipitée".

"La décision du Gouvernement de transition de la République du Mali de rompre les relations diplomatiques avec l’Ukraine est à courte vue et précipitée", a indiqué le ministère dans une déclaration publiée sur son site officiel, soulignant que "l’Ukraine se réserve le droit de prendre toutes les mesures politiques et diplomatiques nécessaires en réponse aux actions inamicales du Gouvernement" malien.

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