La mode ivoirienne reprend des couleurs
Cote d'Ivoire
AA/Abidjan/Henri de Marie
La mode ivoirienne a repris du galon ces dernières années. En effet, après avoir dépassé les années noires, liées à la crise post-électorale de 2011, les Ivoiriens, ont de nouveau le moral pour « le bon goût ».
D’ailleurs, de nombreux défilés sont organisés, surtout à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
« Afrikfashion Show », «Abidjan Fashion Week », ou encore les « Awards du Mannequinat Africain »… autant d’évènements qui visent à insuffler un dynamisme nouveau à la mode ivoirienne, afin de la hisser dans les plus hautes sphères continentales, et pourquoi pas même mondiales, selon les acteurs du secteur.
« On fait de notre mieux pour exporter nos marques et notre expertise de l'habillement ‘made in Côte d'Ivoire’ à travers le tissu africain, surtout le pagne, et ce, afin de propulser la Côte d’ivoire dans le rang des pays à la pointe de la mode. Et je pense que, nous sommes sur la bonne voie », confie Gilles Touré, styliste ivoirien rencontré par Anadolu.
Comme lui, Ainé Pathé Ouédraogo, Ciss st Moïse, Miss Zahui, ou encore Angybell figurent parmi les grands noms de la mode ivoirienne.
Cette première génération a su se construire une vie autour du vêtement ivoirien et a même habillé d’anciens présidents africains à l’instar de Nelson Mandela (Afrique du Sud), Alpha Omar Konaré (Mali) ou encore Laurent Gbagbo (Côte d’ivoire).
Cette même génération a vu naitre de nouveaux talents du stylisme, qui parviennent à vivre de leur art et qui sont prêts à maintenir haut le flambeau.
« Nous sommes encore de jeunes créateurs et notre objectif c'est de grandir dans le monde de la mode. Cela passe par une collaboration étroite avec les précurseurs dans le domaine ainsi que par un goût accru pour l’effort. En conjuguant les deux, nous pourrons pleinement nous réaliser », estime Stéphane Mambo, jeune créateur ivoirien.
Le mannequinat fait aussi les beaux jours de l'univers de la mode en Côte d'Ivoire. Il doit surtout ces dernières années sa vitalité à Fatim Sidimé qui a fondé son agence de mannequinat à Abidjan et qui forme plusieurs mannequins.
Cette ancienne top model, qui a évolué à Londres et qui a défilé pour les plus grandes marques, notamment pour Chanel, ambitionne désormais d’encadrer la nouvelle génération et de relever de nouveaux défis.
« Ma plus grande satisfaction c'est de voir que des fils et filles d’hommes religieux aussi bien imams que pasteurs s'intéressent au mannequinat avec, évidemment l'accord de leurs parents et dans un cadre de pudeur. On sublime le beau, et c'est ma plus grande victoire. Notre secteur a encore de beaux jours devant lui », confie à Anadolu Fatim Sidimé.
La persistance du problème de sponsoring, l'absence de calendrier de mode prédéfini et l'évolution dans le secteur informel de certains acteurs de la mode restent toutefois des obstacles d’actualité, qui plombent les efforts des uns et des autres pour faire de la Côte d'Ivoire la plaque tournante de la mode africaine.
« Nous sommes conscients du poids de ce secteur en terme de création d'emplois mais aussi pour une meilleure visibilité de notre pays. C’est pourquoi le gouvernement continue de créer le cadre propice pour permettre à ces artistes de mieux vivre de leurs créations », nuance Maurice Bandaman, ministre ivoirien de la culture et de la francophonie.
La Côte d'Ivoire est aujourd'hui le 3ème pays producteur de coton en Afrique de l'ouest après le Mali et le Burkina Faso. Ce coton est utilisé dans l'industrie textile. Un textile dont les créateurs ivoiriens de mode s'inspirent pour présenter des tenues faites à partir du pagne africain.
Une façon de valoriser le panafricanisme dans le secteur de la mode dans la mondialisation.