AA/ Abidjan/ Fulbert Yao

Mosaïques de verre à fond d'or, décorations intérieures et extérieures en bois sculptés, dôme bleu et or et un minaret de 35 mètres qui côtoie les grattes ciels, la mosquée « Salam » située en plein cœur du Plateau (quartier des affaires) à Abidjan, est l’un des édifices musulmans de référence en Côte d’Ivoire, qui a tout pour plaire, tant par son architecture que par la spiritualité qu’il dégage.

De forme rectangulaire, la mosquée, l'une des plus grandes de l'Afrique de l'Ouest, offre, de l’extérieur, des murs peints en jaune doré rehaussé de marron, l'entrée principale est, quant à elle, revêtue de mosaïques bleues, un contraste attrayant et qui donne à l'édifice un charme particulier.

Bâtie sur une superficie d'environ 7.500 m²,  la mosquée ne risque, en effet, pas de passer inaperçue dans le quartier d'affaires d'Abidjan, qui abrite aussi le Palais présidentiel et l’Hôtel de ville.

En construction depuis 1996, avec des travaux qui se poursuivent à ce jour, l’édifice compte trois grands portiques qui donnent accès à une esplanade de 3500 places et une salle de prière de 3.000 places. 

Il dispose aussi de plusieurs locaux répartis sur quatre niveaux, dont une vingtaine de bureaux, des boutiques, une bibliothèque où s'alignent des livres saints et d'autres recueils religieux.

 La mosquée comporte également un logement pour l’Iman, un amphithéâtre de 300 places assises, une salle mortuaire et une mezzanine pour les femmes d'une capacité de 500 places.

La grande salle de prière est dominée par la couleur bleue du carrelage. aux murs elle est ornée de mosaïques de verre. Des livres de Coran y sont disposés dans des boites en bois. Tout y est pour offrir aux fidèles un cadre confortable et calme pour s'adonner à leurs prières dans les meilleures conditions.

Un constat que plusieurs fidèles ont confirmé à Anadolu, se disant trés contents d'avoir une telle mosquée en plein centre d'Abidjan. 

Par ailleurs, plusieurs personnes travaillent à la mosquée aussi bien à l'entretien qu'au nettoyage, elles sont payées grâce aux dons des fidèles. "Ce sont les fidèles eux-mêmes qui prennent en charge l’entretien de leur édifice religieux. Nous pouvons collecter au minimum 24 millions de FCFA par mois (40158 USD), voir plus" pour cela», explique l’Imam Cissé Djiguiba 

Toutefois il n'y a pas que le faste architectural et les équipements de tout genre dans ce lieu de culte, explique encore Cissé Djiguiba, relevant que la mosquée "Salam", est avant tout: "le territoire sacré de Dieu, un lieu de rassemblement, un lieu dédié à la fraternité, un lieu de recueillement, mais  aussi un lieu d’éducation, d’enseignement, de formation morale, spirituelle et intellectuelle, un lieu  pour se ressourcer et se réconcilier avec soi- même et avec les autres...".

De nombreuses personnalités musulmanes de la vie politique ivoirienne et étrangère prient dans cette mosquée, ajoute-t-il, citant, entre autres, l'ex premier ministre ivoirien Seydou Diarra,  Salif Touré (ex- ministre de la sécurité), Essy Amara (ex-MAE)...., soulignant que tous y viennent "en tant que pieux fidèles".

Mais si la mosquée du plateau est considérée comme un des plus beaux édifices religieux, il souffre, toutefois, de certaines défaillances, indique l’Iman. 

Outre les travaux qui ne sont pas encore totalement achevés, bien qu’ils se chiffrent à ce jour à 8,16 milliards de francs CFA (16,32 millions USD) pour un coût total initial d’environ 10 milliards de francs CFA (20 millions USD) réévalué, en juin 2012, à 15,21 milliards de francs (30,42 millions $ US), d’autres besoins existent, explique-t-il.

 "Nous avons besoin de livres pour les élèves, les étudiants et chercheurs, d'équipements  audio-visuels, afin ce lieu soit un point de rayonnement culturel et scientifique qui sert l'apprentissage de notre religion et ses principes", souligne Cissé Djiguiba.

L'édification de le mosquée du Plateau a démarré en Mars 1996 grâce aux fonds octroyés par le Gouvernement de l’ex-Président de la République, Henri Konan BEDIE, et ceux de donateurs. 

Selon des estimations semi-officielles, 39 pc des Ivoiriens sont de confesstion musulmane alors que le Christianisme est pratiqué par 32 pc, et les religions traditionnelles par le reste de la population.