Le Botswana accélère sa transition verte et attire les investisseurs vers l’Afrique
« Le Botswana dispose d’un immense potentiel en matière d’énergie solaire » et d’un « plan volontaire et structuré visant à accélérer cette transition énergétique », a souligné le ministre

Antalya
AA/Türkiye/Nur Asena Erturk
Botswana envisage une transition vers les énergies renouvelables et pourrait devenir un point d’entrée stratégique pour les investisseurs souhaitant accéder aux marchés africains, a déclaré Phenyo Butale, ministre botswanais des Relations internationales, à Anadolu, en marge du Forum de la diplomatie d’Antalya 2025, en Türkiye.
« Le Botswana dispose d’un immense potentiel en matière d’énergie solaire » et d’un « plan volontaire et structuré visant à accélérer cette transition énergétique », a souligné le ministre.
Il a mis en avant la stabilité politique du pays et la transition démocratique pacifique d’octobre 2024 – marquant la fin de près de 60 ans de pouvoir du Parti Démocratique du Botswana – comme des signaux clairs adressés à la communauté internationale : « Investir au Botswana, c’est absolument sûr. »
« Ceux qui souhaitent s’implanter dans la région d’Afrique australe ou sur le continent tout entier peuvent utiliser le Botswana comme tremplin », a-t-il insisté.
Une présence affirmée au Forum de la diplomatie d’Antalya
Évoquant la participation de son pays au Forum d’Antalya, Butale a salué un rassemblement « très enrichissant », particulièrement face aux défis mondiaux tels que le changement climatique.
« Nous avons pu affirmer que le Botswana est ouvert aux affaires », a-t-il dit, en soulignant les opportunités encore inexploitées dans le secteur minier du pays.
« Le Botswana détient un potentiel énorme dans le domaine minier. Environ 75 % du territoire reste inexploré, non exploité… et regorge de minerais critiques convoités à l’échelle mondiale. »
L’impact des tarifs douaniers américains et la nécessité de repenser les alliances commerciales
Le Botswana fait également partie des pays africains les plus touchés par les tarifs douaniers réciproques imposés récemment par l’administration Trump.
Les droits de douane sur ses exportations – principalement les diamants – ont atteint 37 %, plaçant le pays au quatrième rang des nations africaines les plus affectées.
Malgré cela, Phenyo Butale a réaffirmé sa confiance dans la solidité des relations avec les États-Unis :
« Nous sommes convaincus que nos relations sont suffisamment solides pour qu’une solution bénéfique pour les deux pays soit trouvée. »
Le ministre voit aussi dans cette situation une opportunité de « repenser nos relations avec d’autres pays », plaidant pour des « partenariats entre États géopolitiquement alignés », à l’heure où les équilibres commerciaux mondiaux évoluent.
Position sur les conflits régionaux : appel au dialogue en RDC
Butale s’est également exprimé sur le conflit en cours dans l’est de la République démocratique du Congo, affirmant que le Botswana, en tant que membre de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), privilégie les solutions diplomatiques.
« Les pays de la région doivent veiller à ce que toutes les parties prenantes soient autour de la table et qu’un dialogue véritable soit engagé », a-t-il conclu.
Traduit de l'anglais par Sanaa Amir