Le Burkina Faso et le Mali jettent les jalons d’une fédération entre les deux Etats
- Lors d’un conseil des ministres conjoint tenu vendredi, à Ouagadougou entre les deux gouvernements
Burkina Faso
AA/Ouagadougou/Dramane Traoré
Les premiers ministres du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, et du Mali, Choguel Kokalla Maïga, qui ont co-présidé vendredi soir, un conseil des ministres conjoint Mali-Burkina Faso, ont déclaré avoir discuté des questions d’intérêt commun aux deux peuples et lancé les jalons d’une fédération entre les deux Etats voisins qui partagent des défis communs.
Les deux gouvernements ont abordé des questions d’intérêt commun aux deux peuples, en particulier les questions sécuritaires, la lutte contre le terrorisme, les questions humanitaires et les questions internationales, a indiqué la présidence burkinabè dans un communiqué.
"Tout le temps que nous avons passé à discuter, c'est de voir comment nous pouvons proposer des jalons pour la Fédération des deux pays, des deux peuples. Les peuples sont déjà fédérés et ce sont les artifices administratifs et politiques qui les séparent", a déclaré le chef du gouvernement burkinabè Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla.
"Nous pouvons essayer de mettre de côté ces artifices afin que les peuples puissent se rencontrer et aller ensemble beaucoup plus facilement. Pour être clair, nous sommes engagés dans la fédération de nos deux pays", a-t-il ajouté.
S'agissant des questions sécuritaires le chef du gouvernement malien Choguel Kokalla Maïga a indiqué que les officiers supérieurs des deux pays s’occupent de ces volets.
Pour lui, le Burkina Faso et le Mali n’ont pas de problème communautaire. "C’est fabriqué ailleurs et des hommes sont instrumentalisés pour distraire nos gouvernements. Nous avons décidé de ne plus être distraits, de nous consacrer sur ce que j'ai appelé la contradiction principale: lutter pour la paix des populations, leur donner la sécurité, sécurité physique, alimentaire, éducationnelle, sanitaire et autres. Parce que sans sécurité, Il n'y a pas de démocratie", a-t-il expliqué.
Peu avant le conseil des ministres conjoint, le ministre burkinabè en charge de l’Energie Simon-Pierre Boussim, a expliqué à l’issue d’une rencontre avec son homologue malien en charge de l’énergie que les deux pays envisagent une interconnexion électrique en relation avec la République de Guinée.
"Cette interconnexion nous permettra de développer notre capacité énergétique afin de propulser davantage l’industrialisation", a-t-il soutenu.
Dans le domaine des mines, les deux Etats ont convenu de renforcer ensemble la sécurisation des sites miniers et la lutte contre la fraude de l’or. "Nous devons travailler à assécher définitivement les sources de financement du terrorisme", a martelé Simon-Pierre Boussim.
S’agissant du domaine des transports, les experts des deux pays ont convenu entre autres, de mettre l’accent sur le ferroviaire et de construire et renforcer le corridor Conakry-Bamako-Ouagadougou.
Le Premier ministre malien de la transition Choguel Kokalla Maïga, accompagné d’une délégation d’une cinquantaine de personnes dont dix ministres est arrivé jeudi, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour une visite d'amitié et de travail qui s'achève demain 26 février.
La délégation malienne assistera ce samedi après-midi à l’ouverture de la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) sous le thème : "Cinémas d'Afrique et culture de la paix".
Le Burkina Faso et le Mali, pays voisins du Sahel, dirigés actuellement par des régimes militaires suite à des coups d’Etat sont confrontés à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes et des conflits communautaires.