Afrique

Les Algériens célèbrent la fête de l'indépendance en rappelant leur "combat légendaire" contre le colonialisme français

- La lutte de l'Algérie pour son indépendance vis-à-vis de la France a fait plus de 1,5 million de morts

Burak Dağ  | 05.07.2021 - Mıse À Jour : 05.07.2021
Les Algériens célèbrent la fête de l'indépendance en rappelant leur "combat légendaire" contre le colonialisme français

Ankara

AA / Ankara / Burak Dag

Les Algériens célèbrent ce lundi le 59e anniversaire de leur indépendance, rappelant le lourd tribut qu'ils ont dû payer pour se libérer du joug colonial français.

La domination française sur ce pays d'Afrique du Nord bordé par la Méditerranée a pris fin le 5 juillet 1962. La lutte contre l'occupation a fait plus d'un million et demi de morts, touchant ainsi tous les foyers du pays.

Soixante ans plus tard, la France n'a toujours pas engagé de poursuites contre les auteurs de ce génocide, des tortures et des meurtres, ni même indemnisé le pays pour les actes commis par ses forces armées.

"Les Algériens sont très fiers de leur combat légendaire et de leur lutte armée contre les Français", a déclaré à l'agence Anadolu Abdennour Toumi, expert en études nord-africaines au Centre d'études du Moyen-Orient (ORSAM) basé à Ankara.

Ils ont bravé les atrocités humaines commises par une nation qui se prétend pourtant être le porte-drapeau des droits de l'homme et de l'égalité, a-t-il ajouté.

Abdelmadjid Bouguedra, fils d'un vétéran de la guerre qui s'est battu contre la domination française, a déclaré à l'agence Anadolu que son père a rejoint la lutte à l'âge de 16 ans et a été arrêté, jeté en prison et torturé.

"Mon père avait l'habitude de raconter les souffrances des Algériens pendant les 132 années d'occupation. Mais malheureusement, la nouvelle génération n'est pas consciente des sacrifices consentis pour l'indépendance", a-t-il déclaré.

"Plus d'efforts sont nécessaires pour que les gens prennent conscience de la nécessité de préserver cet héritage que nos ancêtres nous ont légué."

Selon Toumi, les générations nées après l'indépendance sont aujourd'hui confrontées à un dilemme socio-économique dans leur pays et cherchent une vie meilleure à l'étranger.

"La vraie question pour ces générations n'est pas vraiment une question de mémoire collective et de repentance, mais une question de meilleure qualité de vie", a-t-il déclaré.


- Économie et situation politique


Abordant le climat politique actuel en Algérie avec la nomination du ministre des finances Ayman Ben Abdelrahman pour former un nouveau gouvernement, Abdennour Toumi a déclaré que le nouveau gouvernement sera dirigé par des technocrates et mettra l'accent sur l'économie.

Il a ajouté que le président Abdelmadjid Tebboune souhaite mener à bien son programme, car lui et Abdelrahman sont tous deux diplômés de la même école algérienne, l'Ecole nationale d'administration (ENA).

Abdennour Toumi a expliqué qu'aucun parti n'ayant obtenu une majorité confortable, le gouvernement sera formé avec le soutien du président, ce qui laisse présager de l'émergence d'une "coalition présidentielle".

Le parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération nationale (FLN), est arrivé en tête des élections générales du 12 juin, obtenant 98 des 407 sièges du Parlement, selon les résultats définitifs.

Les élections tenues par l'Algérie étaient les premières depuis la démission de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019, qui a dirigé le pays pendant deux décennies.

Imad Atoui, chercheur associé au Centre pour l'islam et les affaires mondiales, un groupe de réflexion de l'université Sabahattin Zaim d'Istanbul, a déclaré que les Algériens sont optimistes pour l'avenir, mais que du temps est nécessaire pour mener à bien les réformes.

"Le coronavirus a compliqué la tâche du premier gouvernement qui n'a pas pu répondre aux attentes du peuple, bien que tous les ministres soient des technocrates", a-t-il déclaré, estimant que malgré les inquiétudes des Algériens quant à la transition politique, leur principal objectif est de survivre à la crise économique provoquée par l'effondrement des prix du pétrole et la pandémie.


- Relations Algérie-Turquie


Abordant les relations algéro-turques, Abdennour Toumi a déclaré que la Turquie s'est imposée ces dernières années comme un "partenaire solide pour l'Algérie".

Selon lui, le rapprochement entre l'Algérie et la Turquie ne fait pas l'unanimité à Paris, qui a l'impression de perdre son arrière-cour.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu en Algérie en janvier 2020, où il a eu des entretiens portant sur les divers aspects de la coopération bilatérale.

Selon Imad Atoui, les Algériens considèrent les Turcs comme leurs frères, car ils partagent une longue histoire remontant à l'Empire ottoman.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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