Les blocs africains plaident pour la paix dans l'est de la RDC, déclare le président sud-africain
- « L'UE et l'Afrique du Sud lancent un dialogue sur la paix, la sécurité et la défense », déclare le président du Conseil européen.

Istanbul
AA / Istanbul / Mevlut Ozkan
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré jeudi que la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté est-africaine (EAC) appellent à un cessez-le-feu et à la paix dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), durement frappée par le conflit, « dès que possible ».
« La situation est précaire, mais la paix, telle qu'elle est actuellement, se maintient.
Nous espérons la consolider à mesure que le processus de retrait des casques bleus progresse.
Cela doit être perçu comme une mesure de renforcement de la confiance pour assurer le cessez-le-feu et la paix », a déclaré Ramaphosa lors d'une conférence de presse avec le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, après le 8e Sommet UE-Afrique du Sud.
La SADC a mis fin à son mandat de maintien de la paix en République Démocratique du Congo (SAMIDRC) jeudi, en pleine offensive rebelle dans l'est du pays.
Cette décision survient alors que les négociations de paix entre la RDC et le groupe rebelle M23, facilitées par l'Angola, doivent commencer le 18 mars à Luanda, la capitale angolaise.
« Il s'agira d'un retrait progressif de la RDC, tenant compte des conditions qui évolueront sur le terrain », a précisé le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Le dirigeant sud-africain a également exhorté l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne à apporter leur soutien face à la « situation dramatique » que vivent les populations affectées par la crise.
L'UE et l'Afrique du Sud lancent un dialogue « dédié » sur la paix, la sécurité et la défense
« Pour faire face à l’instabilité et à l’insécurité mondiales, nous avons décidé de lancer un dialogue dédié entre l’UE et l’Afrique du Sud sur la paix, la sécurité et la défense », a déclaré le président du Conseil européen, Antonio Costa, réaffirmant l'engagement de soutenir les efforts de paix en Ukraine, en Palestine, au Soudan, au Soudan du Sud et en République Démocratique du Congo.
Exprimant la nécessité d’un « renforcement » de la défense, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné que l’UE doit accroître sa compétitivité et intensifier ses investissements dans la défense « de manière massive ».
Elle a noté qu'une discussion sur un paquet d'investissement en défense avec les États membres du Conseil européen et le parlement était en cours.
« Nous savons que nous avons des lacunes dans les capacités militaires que nous devons combler et que nous devons intensifier le financement de notre sécurité et de notre défense », a déclaré von der Leyen.
Répondant à une question sur les tarifs douaniers américains et les menaces du président Donald Trump, von der Leyen a déclaré : « Nous n’aimons pas les tarifs, car nous pensons qu’ils sont des taxes, qu’ils sont mauvais pour les affaires et mauvais pour les consommateurs. Nous avons toujours dit que nous défendrions nos intérêts en même temps. »
Soulignant que l’UE est ouverte aux négociations, elle a ajouté que le commissaire au commerce Maros Sefcovic était en contact avec son homologue américain, et qu'un appel était prévu vendredi pour discuter de la question.
Par ailleurs, soulignant que le retrait de l’aide américaine est « regrettable », von der Leyen a précisé que le paquet d'investissement « Global Gateway » de 4,7 milliards d'euros pour l'Afrique du Sud était un investissement « nouveau » et indépendant de la décision des États-Unis.
« Personne ne mérite plus de paix que le peuple ukrainien »
Saluant la visite prochaine du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud en avril, Ursula von der Leyen a déclaré qu'il était important de travailler pour une paix durable. « Personne ne veut plus de paix que le peuple ukrainien, et personne ne mérite plus de paix que le peuple ukrainien », a-t-elle affirmé.
Ramaphosa a ajouté : « Notre implication dans ce dossier a démontré notre neutralité, et nous avons encouragé tant l'Ukraine que la Russie à trouver une solution pacifique, et nous continuerons dans cette voie. »
Il a précisé que la visite de Zelensky offre une occasion unique d'encourager l'Ukraine et la Russie à poursuivre la recherche de la paix, exprimant l'espoir que la nécessité d'une résolution soit désormais plus largement acceptée.
« Comme le souligne Ursula von der Leyen, le peuple ukrainien et, en effet, le peuple russe, ont besoin de plus de paix que quiconque dans le monde. Notre rôle est de les inciter, de les encourager, de les pousser vers une solution pacifique », a-t-il ajouté.
* Traduit de l'anglais par Sanaa Amİr