Libye: l’ONU insiste sur la nécessité d’une volonté politique pour sortir de la crise
– La situation restera « fragile » tant qu’il n’y aura pas de volonté politique pour unifier les forces de sécurité et militaires autour d’une vision commune, affirme une haute responsable

Washington DC
AA/Washington/Diyar Guldogan
La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Hanna Tetteh, a alerté sur la situation sécuritaire « volatile » dans le pays, appelant à une volonté politique pour sortir de la crise.
« La volonté politique de compromis est essentielle pour élaborer une feuille de route consensuelle afin de résoudre la crise politique en Libye et achever la transition. Les élections doivent s’inscrire dans un cadre politique global qui favorise la construction de l’État par l’unification et le renforcement des institutions », a déclaré Tetteh, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
Tetteh, qui dirige la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), a souligné que la crise politique persistait en raison de la compétition autour des ressources économiques.
« L’accord de cessez-le-feu de 2020 tient globalement, mais la situation sécuritaire reste instable. Face à une montée en puissance militaire continue et à des rivalités entre groupes armés de l’Ouest pour le contrôle territorial, les récentes mobilisations aux abords de Tripoli ravivent les craintes d’une nouvelle flambée de violence dans la capitale », a-t-elle averti.
Elle a estimé que la situation demeurerait « fragile » tant qu’il n’y aurait pas une volonté politique claire d’unifier les forces sécuritaires et militaires autour d’une vision commune.
Pour renforcer la coordination, des autorités sécuritaires et militaires de l’Est et de l’Ouest libyen ont mis en place des centres conjoints de sécurité aux frontières à Tripoli, et un autre est prévu à Benghazi, a-t-elle précisé.
Hanna Tetteh a souligné que le soutien des partenaires régionaux et internationaux est « crucial » pour garantir le succès de tout accord politique.
Elle a notamment effectué une tournée en mars en Algérie, en Égypte, en Tunisie et en Türkiye pour promouvoir les efforts de la MANUL.
« Chaque jour, les Libyens ordinaires font face à des crises récurrentes, qu’elles soient économiques, sécuritaires ou politiques », a-t-elle rappelé, appelant la communauté internationale à œuvrer en faveur d’un « plan unifié » pour appuyer l’émergence d’un État démocratique capable de répondre aux besoins fondamentaux du peuple libyen et de favoriser la croissance économique.
Depuis 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi, renversé après plus de quarante ans de règne, la Libye s’enlise dans une crise politique profonde.
Traduit de l'anglais par Sanaa Amir