Mali : des experts de l'ONU exigent des enquêtes sur des crimes commis par les FAMa et Wagner
- L'armée malienne réfute ces accusations.
Mali
AA / Bamako / Amarana Maiga
Des experts des Nations Unies ont appelé, mardi, à mener une enquête indépendante immédiate sur les violations flagrantes des droits de l'homme et les éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Mali par les forces gouvernementales et la société militaire et de sécurité privée russe " Wagner", depuis 2021.
Selon ces experts « depuis 2021, les experts ont reçu des récits persistants et alarmants d'exécutions horribles, de charniers, d'actes de torture, de viols et de violences sexuelles, de pillages, de détentions arbitraires et de disparitions forcées perpétrés par les forces armées maliennes et leurs alliés dans la région de Mopti et ailleurs, dans le contexte des hostilités en cours ».
« Nous sommes particulièrement préoccupés par des informations crédibles selon lesquelles, au cours de plusieurs jours fin mars 2022, les forces armées maliennes accompagnées de militaires soupçonnés d'appartenir au groupe Wagner, ont exécuté plusieurs centaines de personnes, qui avaient été rassemblées à Moura, un village dans le centre du Mali », ont déclaré les experts de l'ONU.
Ils affirment que « la plupart des victimes appartenaient à la minorité peule » avant d'ajouter : « Nous sommes troublés par l'augmentation apparente d'attribution de fonctions militaires traditionnelles au groupe Wagner dans diverses opérations militaires, y compris des opérations définies comme antiterroristes, notamment à Nia Ouro, Gouni et Fakala ».
Ces experts soulignent que « le Mali doit faire preuve de la plus grande vigilance pour interdire la participation directe aux hostilités de tous les individus opérant sur son territoire. L'utilisation de mercenaires, d'acteurs assimilés à des mercenaires et de sociétés militaires et de sécurité privées ne fait qu'exacerber le cycle de violence et d'impunité qui prévaut dans le pays ».
Les mêmes sources déplorent « le manque de transparence et l'ambiguïté sur le statut juridique du groupe Wagner, combinés aux représailles contre ceux qui osent s'exprimer, créant un climat général de terreur pour les victimes et d'impunité totale pour les abus du groupe Wagner ».
Les FAMa se portent à faux contre ces allégations des exactions à Nia Ouro, Gouni et Fakala, de tout temps nous avons été solidaire des droits de l'Homme et des droits humanitaires des populations a expliqué le Colonel Souleymane Dembelé Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa)
Dembelé dénonce des intox, des spéculations contre les forces armées maliennes.
« Nous avons en notre sein, des dogons, des peuls, des bambaras, des sonrhaï, des touaregs, des arabes. Peut-on imaginer que ces peuls qui sont parmi les FAMa vont tués d'autres peuls », s'est exclamé le Colonel Souleymane Dembelé, ajoutant que « notre population, le peuple malien, n'est pas un peuple barbare ».
Il reconnaît, en outre, qu'« il y a des groupuscules avec des idées dépassées qui sont en train de s'attaquer aux biens de l'Etat, aux paisibles populations et les FAMa ne vont pas laisser cela perdurer ».