Mali: Le Premier ministre regrette les sanctions de la CEDEAO contre 149 personnalités de la Transition
- « Nous avons besoin qu'on nous respecte. C'est pourquoi je dis que notre dignité ne peut pas être marchandée », a déclaré Choguel Kokalla Maïga

Mali
AA/Bamako/Amarana Maiga
Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a regretté les sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) contre 149 personnalités de la Transition.
« Le Mali est malade, agressé, affaibli, tombé et même humilié et c'est dans ces conditions que la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest nous sanctionne », a déclaré, lundi, Choguel Kokalla Maïga, lors de sa rencontre avec les hauts administrateurs de l'Etat malien.
Le Chef du gouvernement s'exprimait sur les sanctions infligées contre 149 personnalisés du gouvernement et du Conseil national de la Transition (CNT) l'organe législatif de la transition.
La CEDEAO a établi, le mercredi 17 novembre courant, une liste de 149 personnalités du gouvernement malien et du Conseil National de Transition, visées par des sanctions individuelles. Tous les membres du gouvernement et du CNT sont visés. Seuls le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, et le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ne figurent pas sur la liste.
« Nous prenons acte tout en déplorant la décision. Pourtant, la concertation fondée sur la bonne foi aurait permis l'instauration d'une fructueuse collaboration. La CEDEAO nous a opposé la réalité des textes qui n'étaient pas à la base de la création de l'organisation. Nous lui avons opposé le principe de la réalité, du terrain, de l'état physique, psychologique du Mali d'aujourd'hui, de l'état de déliquescence du pays et l'insécurité généralisée » a déclaré, Choguel Kokalla.
« D'aucuns ont parlé de bras de fer avec l'organisation sous-régionale, il n'en est rien, d'autres ont parlé d'étouffements. Nous nous posons la question, quels intérêts des pays que nous considérons comme des pays frères, quel intérêt ont-ils à nous étouffer, à étouffer notre pays, à créer les conditions de sa déstabilisation ? Quels intérêts ? » s'interroge le Chef du gouvernement malien.
En outre, le Premier ministre a tenu à éclairer les relations tendues avec la France. « On a parlé de nuages, de froid à propos de nos relations avec la France et pourtant nul n'est mieux placé que la France pour comprendre nos aspirations profondes. N'est-elle pas celle qui mettant fin à l'absolutisme royal, à inspirer au peuple le droit de penser et d'agir pour lui-même contre les puissants et les tortionnaires ? La France et le Mali ont des liens si solides. Nous sommes convaincus que les nuages dont on parle aujourd'hui sont passagers », a noté Choguel Kokalla Maiga.
Et d'ajouter : « Pourtant, des Maliens sont morts ici, parce qu'ils réclamaient leur droit, nous n'avons pas entendu la CEDEAO dire d'arrêter, nous n'avons pas entendu la communauté internationale dire d'arrêter de tirer sur des enfants dans les mosquées, devant les mosquées. Nous n'avons pas entendu dire que la bonne gouvernance doit être restituée ».
« On a essayé de nous dissuader de nouer un partenariat avec la Russie, c'est vite oublier les données de notre histoire contemporaine. Peu des pays dépassent l'ex-URSS dans la mobilisation de l'aide au développement du Mali au lendemain de notre indépendance. Enfin, certains ont parlé d'isolement. Le Mali n'a jamais été isolé et ne sera jamais isolé. Il suffit d'en juger par le nombre des pays, et non des moindres, qui ne cessent de lui apporter leurs appuis multiformes », a-t-il encore noté.