Afrique

Président tunisien : "Je ne vais pas commencer une carrière de dictateur à mon âge"

- "Il y aura des discussions, des négociations et des issues, or moi qui suis constitutionnaliste, je ne peux le concevoir que dans le cadre d'un État de droit", a affirmé Kaïs Saïed

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 17.02.2022 - Mıse À Jour : 17.02.2022
Président tunisien : "Je ne vais pas commencer une carrière de dictateur à mon âge"

Tunisia

AA / Tunisie / Adel Thebti

Le président tunisien Kaïs Saïed a démenti, jeudi, toute dérive dictatoriale, soulignant qu'il est "un homme de dialogue et de négociations."

C'est ce qui ressort des déclarations faites par le président tunisien, aux journalistes devant le siège du Sommet Union européenne‑Union africaine, qui se tient dans la capitale belge, Bruxelles, selon la radio tunisienne "Radio Mosaïque".

En réponse aux allégations selon lesquelles il se comporterait en dictateur, Kaïs Saïed a déclaré : "Comme le Général (Charles) de Gaulle (ancien Président de la France) l'a dit un jour, je ne vais pas commencer une carrière de dictateur à mon âge."

Et de poursuivre : "Il y aura des discussions, des négociations et des issues, or moi qui suis constitutionnaliste, je ne peux le concevoir que dans le cadre d'un État de droit."

Concernant ce qu'il compte mettre en avant lors du sommet auquel il prend part, Saïed a déclaré : "Je participe à ce sommet pour exposer les raisons qui nous ont conduits à ce genre de situations, et pour envisager de nouvelles voies par lesquelles nous pouvons surmonter ces problèmes."

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle Kaïs Saïed a décidé d'imposer des mesures d'exception, notamment le gel des pouvoirs du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, la révocation du gouvernement et la nomination d’un nouveau, à la tête duquel il a désigné l'universitaire Najla Bouden.

Kaïs Saïed a ajouté : "Cela fait plus de 70 ans et la situation ne fait qu'empirer, nous avons certes acquis notre indépendance, mais il doit y avoir une coopération sur un pied d'égalité entre toutes les parties. "

Mercredi, la Confédération syndicale internationale a déclaré que le monde est sous le choc suite à ce qu'elle a qualifié de "l'abandon de l'optimisme démocratique" en Tunisie.

Sharan Burrow, Secrétaire général de la Confédération (basée à Bruxelles), a déclaré dans un discours enregistré diffusé lors de l'ouverture du 25e congrès de l'Union Générale Tunisienne du Travail, tenu à Sfax : "Saïed a renoncé à l'approche démocratique et s'est autoproclamé maître absolu de la Tunisie (...) C’est particulièrement choquant à nos yeux."

La majorité des forces politiques et civiles en Tunisie, notamment le mouvement Ennahdha, rejettent les mesures prises en juillet par le président et les considèrent comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces les soutiennent, y voyant une "correction du cours de la révolution de 2011", qui a renversé le régime du président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.