Présidentielle 2026 au Bénin : Patrice Talon réaffirme qu'il ne sera « pas candidat »
- Talon ferme ainsi la porte devant les spéculations quant à un troisième mandat, tout en se disant « attentif » au choix de son successeur qu'il ne voudra pas voir « déconstruire les réformes accomplies en dix ans »

Benin
AA / Tunis / M. Belhaj
Le président béninois Patrice Talon a déclaré, vendredi, qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en 2026, assurant respecter la Constitution qu'il a lui-même « renforcée » pour limiter le mandat présidentiel à deux termes.
Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, publiée ce vendredi, il a toutefois indiqué qu'il resterait « attentif » au choix de son successeur, afin de préserver les réformes engagées sous sa présidence.
**Une transition sous surveillance
« Une énième fois, je vous le redis : non, je ne serai pas candidat », a affirmé Patrice Talon dans son entretien avec Jeune Afrique, ajoutant :« Cette question m’agace. J’ai moi-même renforcé la Constitution pour stipuler que nul ne pourra exercer plus de deux mandats dans sa vie ».
Arrivé au pouvoir en 2016 et réélu en 2021, Talon devra céder sa place en 2026. Mais la question de sa succession a été relancée en septembre 2024, après l’arrestation de son ami et allié Olivier Boko et de l’ex-ministre des Sports Oswald Homéky, accusés de tentative de coup d’État.
En janvier dernier, les deux hommes ont été condamnés à vingt ans de prison pour « complot contre l’autorité de l’État ».
« J’ai vécu l’épisode Olivier Boko comme un drame, comme une tragédie intime », confie le président béninois, précisant qu’il veillera à ce que son successeur ne cherche pas à « déconstruire les réformes accomplies en dix ans ».
« Le prochain président du Bénin sera mon président, celui de mon pays, de ma famille, de ma communauté et de tout ce qui m’est cher », ajoute-t-il, expliquant qu’il observera avec attention l’évolution du paysage politique béninois après son départ.
**Des tensions persistantes avec les voisins sahéliens
Outre les enjeux internes, Patrice Talon s’est exprimé sur les relations du Bénin avec ses voisins sahéliens, notamment le Niger et le Burkina Faso, qu’il qualifie de « dégradées ».
« Notre armée est confrontée à des groupes terroristes qui évoluent en toute liberté dans des sanctuaires désertés par les forces de défense et de sécurité » du Niger et du Burkina Faso, « ce qui leur permet de s’y regrouper et d’attaquer en masse », explique-t-il, regrettant l'absence de dialogue avec les gouvernements de ces deux pays : « Nous les relançons régulièrement (…) nous n’obtenons pas de réponse ».
Déplorant que le Niger et le Burkina Faso accusent le Bénin d’héberger des bases militaires étrangères dans le but de les déstabiliser, Patrice Talon rejette fermement ces accusations, déclarant : « Ce type d’implantations, même tenues secrètes, finissent toujours par être dévoilées et leur existence, documentée. Il n’y a évidemment rien de tel sur le sol béninois ».
Malgré ces tensions, un léger réchauffement diplomatique semble se dessiner entre le Bénin et le Niger, notamment après la nomination de nouveaux ambassadeurs.
Quelques semaines après la désignation d’Hugues Agonkan comme représentant du Bénin à Niamey, le nouvel ambassadeur nigérien à Cotonou, Kadade Chaïbou, a présenté ses lettres de créance au président béninois, jeudi.
Le Bénin organisera des élections municipales et législatives, ainsi qu'une élection présidentielle en 2026. Le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle se fera en octobre 2025, soit six mois avant le jour du vote.
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