AA/Kané Illa
Avec la démission annoncée, mercredi, du président de la Transition Bah N'Daw, le vice-président Assimi Goïta devient le nouveau président du Mali.

Âgé de 38 ans, le nouveau chef de l'État est un colonel de l'armée malienne peu connu du grand public jusqu'au coup d'État militaire du 18 août dernier qu'il avait dirigé contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, alors que le Mali faisait face à une crise sécuritaire et sociopolitique très préoccupante.

À la tête du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), essentiellement composé de militaires, Assimi Goïta s'était autoproclamé nouveau président à la suite du coup d'État. Mais, c'était sans compter avec le refus catégorique de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), dont le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance interdit toute prise de pouvoir par la force. À travers des sanctions musclées, dont la suspension du Mali de toutes ses instances et un embargo économique et financier, l'organisation sous-régionale réussit à contraindre le jeune colonel à renoncer à ses ambitions présidentialistes. À l'issue de plusieurs conciliabules, les militaires acceptent la nomination d'un civil à la présidence malienne. C'est ainsi que l'ancien ministre de la Défense à la retraite, Bah N'Daw, fut désigné président, avec Assimi Goïta comme vice-président chargé des questions de sécurité.

En début de semaine, les rapports entre les deux hommes se sont détériorés suite à la formation de la nouvelle équipe gouvernementale dans laquelle des proches d'Assimi Goïta n'ont pas été reconduits. Diplômé de plusieurs écoles militaires au Mali, en Afrique, en Europe et aux États-Unis d'Amérique, Goïta a participé à plusieurs opérations de guerre dans son pays et à l'extérieur. Jusqu'au coup d'État du 18 août dernier, c'est lui qui dirigeait le bataillon autonome des forces spéciales, une unité d'élite de l'armée malienne affectée à la lutte contre le terrorisme. Il est fils d'un ancien officier de l'armée malienne.