RCA: Tension à Bangui à la veille d'une grande manifestation de l'opposition
-"E zingo biani", mouvent conjoint société civile-opposition a appelé à une grande marche demain à Bangui, interdite par les autorités.

Bangui
AA/Bangui/Sylvestre Krock
En République centrafricaine, la psychose gagne la population, particulièrement à Bangui, la capitale, à la veille du lancement officiel de la série de meetings-manifestations annoncés par le mouvement "E zingo biani" (réveillons-nous définitivement en langue locale).
"E zingo biani", mouvement né du Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC) en association avec certains partis politiques de l'opposition, a annoncé dans un communiqué publié jeudi soir que "le meeting du 15 juin 2019 sur le terrain de l’UCATEX (8eme arrondissement de Bangui) est bel et bien maintenu".
Le mouvement précise dans le même texte que non seulement cette manifestation est autorisée par la Constitution du 30 mars 2016, mais elle n’a fait l’objet d’aucune interdiction.
Le ministre de la Sécurité publique, Général Henri Wanzet Linguissara, a pour sa part précisé jeudi soir que le meeting prévu par "E zingo biani" a été formellement interdit à cause de " menaces terroristes".
"Le ministère de l’Intérieur, chargé de la sécurité publique dispose d'informations selon lesquelles des terroristes, profitant de la fragilité sécuritaire du pays, n’attendent que le regroupement de la population pour procéder à des tueries massives de nos compatriotes et de déstabiliser le régime en place", a expliqué Linguissara.
Le ministre a, en outre, regretté que les initiateurs de cette mobilisation s'entêtent à la tenir malgré les risques avérés.
Il a, en outre, indiqué que toutes les conséquences d'une telle "aventure criminelle", seront la responsabilité de ces personnes connues des services de l'Intérieur.
Une mise en garde qui ne semble guère affecter le mouvement "E zingo biani" qui reste déterminé à tenir son meeting dénonçant les déclarations du ministre de l'Intérieur qui reflètent selon lui l"'insouciance du gouvernement face à la souffrance du peuple".
Le mouvement a, en outre, appelé la population à "ne pas se laisser distraire ni intimider par les allégations mensongères de ce gouvernement qui ne fonctionne que pour les intérêts de ses membres".
Face à ce bras de fer, la population sombre dans la peur craignant une dégénérescence violente de la mobilisation de demain.
"E zingo biani" exige l’abrogation des décrets nommant les leaders des groupes armés dans les hautes fonctions de l’Etat et la traduction de ces derniers devant la justice. c'est d'ailleurs l’objet de trois grands meeting prévus par le mouvement dans les grands quartiers de Bangui, tous les samedis à partir de demain.
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