RDC : 1,3 million de personnes déplacées par les violences dans l’Est
Tunis
AA/Tunis/Nadia Chahed
Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées par les violences dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a alerté mardi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), appelant à une action immédiate face aux risques accrus pour les déplacés dans ce pays de la région des Grands Lacs.
« Deux années de conflit cyclique dans les territoires de Rutshuru et de Masisi au Nord-Kivu ont forcé plus de 1,3 million de personnes à fuir leurs maisons en RDC, conduisant à un total de 5,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri », a déclaré lors d’un point de presse à Genève le porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh cité dans un communiqué de l’ONU.
Depuis 2021, la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, connaît un regain de violences entre les forces gouvernementales et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Le HCR évoque la poursuite d’une tendance profondément troublante « de l’utilisation accrue de l’artillerie lourde dans le conflit, avec des rapports de bombardements ciblant des sites civils à Minova », rapporte l'ONU.
En outre, les partenaires humanitaires ont observé « des incursions systématiques » de groupes armés dans des structures civiles telles que les sites de déplacement, les hôpitaux et les centres de santé. En 2023, 25 écoles ont été occupées par des groupes armés non étatiques dans les seuls territoires de Masisi et de Rutshuru, et 17 autres écoles ont été attaquées. En 2024, sept écoles ont été détruites par des bombardements, selon la même source.
Des centaines de milliers de personnes ont été identifiées comme déplacées derrière les lignes de front dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, coupées de toute aide.
Sur un autre plan, le HCR fait état d’une augmentation du nombreux enfants déplacés, avec un grand nombre d’entre eux qui sont maintenant non accompagnés. Ces derniers sont ainsi exposés à des risques et des violations graves, notamment des enlèvements, des recrutements forcés, des mutilations et des viols.
En 2023, dans le seul Nord-Kivu, plus de 50.000 cas de violence sexiste ont été signalés, dont plus de la moitié étaient des viols. Selon le HCR, 90 % de ces victimes étaient des femmes et des filles, tandis que 37 % étaient des enfants.