RDC: Depuis Kigali, l'opposant congolais Moïse Katumbi défie Kabila

Kinshasa
L'opposant congolais Moïse Katumbi, a déclaré vendredi que le président Joseph Kabila ne lui faisait "pas peur" depuis le Rwanda voisin où il a été invité à la remise du prix Mo Ibrahim qui a été décerné à l'ancienne présidente du Liberia Helen Johnson Sirleaf.
"Maintenant que je suis au Rwanda, ils vont inventer d'autres fausses accusations parce qu'ils n'aiment pas le Rwanda. Mais juillet arrive à grand pas. Je vais revenir en RDC et Kabila ne me fait pas peur", a déclaré devant la presse à Kigali Katumbi, candidat déclaré à l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) du 23 décembre.
Sous le coup d'une condamnation à trois ans de prison pour stallionat, une accusation de recrutement présumé de mercenaires étrangers pour déstabiliser la RDC, Katumbi est en exil depuis près de deux ans.
Le Parquet général congolais a par ailleurs ouvert une information judiciaire contre l'opposant, également accusé d'avoir détenu la nationalité italienne pendant qu'il était aux affaires. La nationalité congolaise étant exclusive, en vertu de la constitution en vigueur.
En pratique, le riche homme d'affaires et ancien proche influent du président Kabila avant de passer à l'opposition en 2015, risque la prison s'il rentre en RDC où les autorités lui ont maintes fois promis de l’arrêter dès sa descente d'avion.
Mais Katumbi a planifié son retour suivant le calendrier électoral qui prévoit le dépôt des candidatures à la présidentielle en Juillet.
"Si Kabila ne permet pas la tenue des élections, comme nous le soupçonnons parce qu'il ment beaucoup, eh bien il y a l'Union africaine et la communauté de développement d'Afrique australe (SADC). Nous nous tournerons vers elles pour qu'elles agissent", a-t-il déclaré à la presse à Kigali.
Dans une récente sortie médiatique, Katumbi a menacé de faire recours "aux gros moyens" si Kabila tente d'initier un référendum pour rester au pouvoir ou s'il n'organise pas les élections cette année.
Au pouvoir depuis 2001, Kabila a fini son deuxième et dernier quinquinat le 19 Decembre 2016 mais en vertu d'une interprétation controversée de la constitution qui lui permet de rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur, il est resté au pouvoir.
Les législatives couplées à l'élection du successeur de Kabila ont plusieurs fois été retardées d'abord pour manque de moyens, puis à cause de violences qui ravagaient la région du Kasaï (Centre).
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.