Afrique

RDC : destitution du premier vice-président de l’Assemblée nationale

- Très proche du président Tshisekedi, Jean-Marc Kabund a été destitué par le camp Kabila et l’opposition.

Lassaad Ben Ahmed  | 26.05.2020 - Mıse À Jour : 26.05.2020
RDC : destitution du premier vice-président de l’Assemblée nationale

Congo, The Democratic Republic of the
AA/ Kinshasa / Pascal Mulegwa

L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) dominée par des partisans de l’ancien président Joseph Kabila, a évincé Jean-Marc Kabund, très proche du président Félix Tshisekedi, de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, poste obtenu sur la base d’un deal entre les deux coalitions au pouvoir.

Président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du président Felix Tshisekedi, Kabund, a été destitué lundi soir, à l’issue d’une plénière au cours de laquelle 289 députés ont voté en faveur de sa destitution sur les 315 présents à la séance. Dix -sept (17) ont voté contre et 9 se sont abstenus.

« C'est sans surprise pour moi. Ce passage en force du FCC (coalition de Kabila) est la preuve que le complot était ourdi et va au-delà de ma destitution (...) Je quitte ce poste la tête haute et sans compromission. Fier d'avoir défendu notre pouvoir et le président de la République », a déclaré Jean-Marc Kabund, sur son compte Twitter.

Les tensions agitent la coalition au pouvoir qui réunit les forces politiques du chef de l’État Félix Tshisekedi et celles de son prédécesseur Joseph Kabila, largement majoritaire au parlement.

Avant cette séance décisive et agitée, le président Tshisekedi avait reçu la présidente de l'Assemblée nationale Jeanine Mabunda, issue du Front commun pour le Congo (FCC).

« Leur échange a essentiellement porté sur la bonne marche des institutions de la République », assure la présidence de la République sur Twitter. Le vote a été le point culminant d'une journée controversée qui a vu les parlementaires issus du parti présidentiel s'employer pour tenter d’empêcher l’examen de la pétition introduite à ce sujet.

A l’origine de la destitution, une pétition signée par 62 députés dont l’initiateur, Jean-Jacques Mamba, député du Mouvement de Libération du Congo de l’ancien président Jean-Pierre Bemba (MLC, opposition).

Officieusement, la majorité et l’Opposition reprochent à Jean-Marc Kabund d’avoir jeté du discrédit sur le parlement, en dénonçant « faussement » comme trop coûteuse, la tenue d’un congrès du parlement car il craignait une tentative de destitution du chef de l’État.

L’initiateur de la pétition anti-Kabund, Jean-Jacques Mamba, a été interpellé et placé en résidence surveillée suite à une plainte déposée par l'un des 62 signataires de la pétition et qui avait renié sa signature.

L'intervention de la justice dans les affaires parlementaires, doublée de l’arrestation, l’interrogatoire puis la détention de l’initiateur de la pétition, a irrité les députés et leur présidente, Jeanine Mabunda qui n’avait pas hésité d’exiger la libération de Jean-Jacques Mamba.

L’Assemblée nationale a conclu que la signature reniée était authentique. Le parti présidentiel a promis de « tirer toutes les conséquences politiques de ce qui se passe à l'Assemblée nationale ».

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