RDC : le M23 prend le contrôle de la localité Ishasha, à la frontière avec l’Ouganda
- Le M23 a déclaré, dans un communiqué, ne pas être « directement concerné par des conclusions des réunions auxquelles il n’a pas été convié »
Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Les rebelles du M23 ont pris le contrôle, dimanche, de la cité stratégique de Ishasha, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), à la frontière avec l’Ouganda, au premier jour du cessez-le-feu conclu entre Kigali et Kinshasa sous la facilitation de l’Angola désignée comme médiateur par l'Union africaine.
L'information a été annoncée par les rebelles du M23 et confirmée à Anadolu par des sources locales.
« Nous avons effectivement pris Ishasha après avoir neutralisé des FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] qui régnaient en maître à Nyamilima et, maintenant, Ishasha où la coalition de l’armée de Kinshasa (gouvernementale) et des milices ont pris la fuite à notre arrivée », a déclaré à l’agence Anadolu Willy Ngoma, porte-parole de la rébellion du M23.
Jérôme Karonde, membre de la société civile du territoire de Rutshuru a déclaré à l’agence Anadolu qu’à « Ishasha comme à Nyamilima, le M23 est entré sans combats, samedi ».
Selon cette source, « les agents de l'Etat, la police, les services de renseignements ainsi qu'une bonne partie de la population locale avaient déjà traversé la frontière ougandaise samedi lors de la prise de Nyamilima ».
L’armée congolaise s’est abstenue de tout commentaire après cette percée des rebelles.
Toutefois, un haut gradé de l’armée dans la région a indiqué à Anadolu sous couvert d'anonymat que les positions récemment prises par le M23 « sont des localités dégarnies du dispositif militaire depuis de nombreux mois. Seuls les miliciens volontaires y régnaient ».
Le cessez-le-feu devait entrer en vigueur dimanche à minuit, selon l'accord conclu entre Kinshasa et Kigali.
Toutefois, le M23 a déclaré dans un communiqué, la semaine dernière, ne pas être « directement concerné par des conclusions des réunions auxquelles il n’a pas été convié ».
Les rebelles exigent, en effet, un « dialogue direct » avec Kinshasa qui n’a eu de cesse de rejeter cette option, qualifiant le M23 de « coquilles vides ou pantins ».
Les Nations unies, ainsi que des chancelleries occidentales dont les États-Unis, la France, la Belgique et l’Union européenne ont confirmé l’appui militaire du Rwanda au M23.
Les autorités rwandaises ne démentent plus ces accusations mais reprochent à l’armée congolaise d'être en collusion avec les rebelles Hutus rwandais (FDLR) accusés d’avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda avant de se réfugier dans l'est congolais depuis 30 ans.
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