AA / Goma (RDC) / Grady Katsuva

Des contacts auraient eu lieu en 2024 entre la coalition dite Alliance Fleuve Congo-Mouvement du 23 mars (AFC-M23) et les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé opérant principalement en République démocratique du Congo (RDC) et en Ouganda, selon un rapport des experts des Nations unies, publié ce jeudi 9 janvier et consulté par Anadolu.

Ces interactions auraient eu lieu dès février 2024 entre des figures proches des ADF, notamment Seka Musa Baluku et Ahmad Mahmood Hassan, dit Abwakasi, ainsi que des membres des réseaux de l’AFC-M23, y compris Corneille Nangaa.

La coalition AFC-M23 aurait cherché à établir un accord de « non-agression », prévoyant un passage sécurisé pour ses recrues transitant de l’Ituri vers les territoires contrôlés par la coalition et demandant aux ADF de limiter les attaques contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc).

« Bien que les détails des accords soient flous, plusieurs sources confirment que la coalition AFC-M23 voulait un pacte de non-agression avec les ADF », indique le rapport.

Des sources citées dans ce rapport rapportent que des discussions ont impliqué, entre autres, des dirigeants des ADF, ainsi que des réseaux affiliés au Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani.

« D'après plusieurs sources, des contacts ont eu lieu entre les dirigeants des ADF et des individus appartenant aux réseaux de l'ex-Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani, du Mouvement de libération et de l'ex-M23 et entretenant également des liens avec l'AFC30 », souligne le document.

Rencontré par des experts en mars 2024, un ancien membre de ces réseaux aurait affirmé avoir participé, en février, à des pourparlers à Kampala avec des proches de Corneille Nangaa, évoquant une collaboration potentielle avec l’AFC-M23.

Cependant, selon un ex-combattant des ADF cité dans le rapport, Seka Musa Baluku aurait rejeté l’offre, exprimant une méfiance envers la coalition AFC-M23. Baluku aurait réaffirmé son intention de continuer à cibler les civils qu’il considère comme des « infidèles », refusant toute collaboration avec la coalition.

Les Forces démocratiques alliées (ADF), actives dans l’est de la RDC depuis les années 1990, sont connues pour leur extrême violence, ciblant civils et forces de sécurité.

Le M23, accusé d’être soutenu par le Rwanda, a repris ses activités en 2021 (après avoir été démantelé en 2013), prenant le contrôle de plusieurs localités, malgré les efforts pour freiner sa progression.

Les alliances entre ces groupes armés illustrent la complexité des conflits dans la région.