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Situation au Mali : La France demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU

- Le chef de la diplomatie française a condamné « avec la plus grande fermeté le coup de force »

Fatma Bendhaou  | 25.05.2021 - Mıse À Jour : 25.05.2021
Situation au Mali : La France demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU

France

AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

La France a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU après que le président de la Transition malienne a été démis de ses fonctions par le vice-président Assimi Goïta ce mardi.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a fait savoir, depuis l’Assemblée Nationale, que Paris allait « provoquer la réunion (du Conseil de sécurité) ce matin heure de New York (...) pour prendre en considération la grave situation au Mali ».

Le chef de la diplomatie française a condamné « avec la plus grande fermeté » ce qu’il qualifie de « coup de force » initié « à la suite d’un changement de gouvernement ».

Il souligne par ailleurs que cette condamnation « ferme est une condamnation unanime » de tous les Etats africains et européens.

Le Drian affirme par ailleurs que le « caractère civil de la Transition est une condition sine qua non de la crédibilité du processus de transition et de soutien que les partenaires internationaux peuvent apporter aux autorités ».

La France exige enfin « la libération des autorités dont la sécurité doit être garantie et la reprise immédiate du cours normal de la transition » sans quoi elle prendra des « mesures de ciblage contre les responsables militaires et politiques qui entravent la transition ».

À noter que c’est le vice-président malien, Assimi Goïta, qui a « mis hors de leurs prérogatives », le président Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane, selon un communiqué publié mardi et dans lequel il justifie sa démarche par « la volonté manifeste du président de la Transition et du premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition contrairement au serment prêté ».

« Suite à une crise de plusieurs mois au plan national prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar Ouane, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux » précisait le communiqué.

Assimi Goïta a néanmoins tenu à rassurer le peuple malien et « invite les populations à vaquer librement à leurs occupations et les rassure de l’engagement indéfectible des Forces armées de défense et de sécurité, à préserver l’intérêt supérieur du peuple malien, conformément à l’esprit et à la lettre de la Charte de transition ».

« Au demeurant, le vice-président de la Transition tient à préciser que le processus de Transition suit son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 » conclut enfin Goïta.

Pour rappel, lundi en début de soirée, le président Bah N'Daw, le premier ministre Moctar Ouane et des personnalités civiles et militaires, ont été arrêtées avant d’être conduits à la caserne militaire de Kati située à une quinzaine de kilomètres de Bamako.

L'arrestation de ces personnalités est intervenue tout juste après l'annonce d'une nouvelle équipe gouvernementale, selon laquelle le général de brigade Souleymane Dacouré remplace le colonel Sadio Camara à la tête du ministère de la Défense et le général de division Mamadou Lamine Diallo remplace le colonel Modibo Koné au ministère de la Sécurité et de la Protection civile.

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