Afrique

Soudan : Des détenus quittent la prison de Kober, au nord de Khartoum

- Des informations non-confirmées font état de la libération du président déchu Omar Al-Bashir et des dirigeants de l'ancien régime, détenus dans la même prison

Adel Abdelrheem  | 23.04.2023 - Mıse À Jour : 25.04.2023
Soudan : Des détenus quittent la prison de Kober, au nord de Khartoum

Sudan

AA / Khartoum / Adel Abdelrheem

Un grand nombre de détenus ont quitté, dimanche, la prison de Kober, au nord de Khartoum.

Plusieurs sites Internet locaux, dont "Al-Jarida Newspaper" et "Sudan Monitor Network", ont publié des vidéos montrant le moment de la sortie des prisonniers de la prison située au nord de Khartoum.

Des vidéos d'affrontements autour de la prison de Kober avant la sortie des prisonniers ont également été publiées.

La prison abrite plusieurs dirigeants de l'ancien régime, dont Omar al-Bashir, le président déchu, et son vice-président, Ali Othman Muhammad Taha.

Des informations non-confirmées font état de la libération d'Al-Bashir et des dirigeants de l'ancien régime en raison de la gravité de la situation sécuritaire dans le quartier de Kobar et dans les zones environnantes.

Des activistes ont également diffusé un certain nombre de vidéos montrant des prisonniers marchant dans les rues de la région de Kobar, vêtus d'uniformes carcéraux blancs.

Vendredi soir, l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide se sont échangé des accusations concernant la prise d'assaut de la prison d'Al-Huda et la libération des prisonniers.

Des milliers de prisonniers ont été libérés ces derniers jours de plusieurs prisons, dont "la prison d'Al-Huda à Omdurman, la prison de Soba, au sud de Khartoum, et le centre pénitencier d'Omdurman", en raison d'un manque de nourriture et d'eau.

Le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide a dénoncé ce qu'il a décrit comme "l'évacuation de tous les prisonniers de la prison de Kober".

"Il était clair dès le début de la guerre, et des développements qui l'ont précédée, que les putschistes et les extrémistes veulent faire reculer la roue du temps en restaurant l’ancien régime", peut-on lire dans un communiqué.

"Les Forces de soutien rapide (FSR) condamnent la décision des putschistes de procéder à l'évacuation forcée de tous les détenus de la prison de Kober, ce qui inclut tous les dirigeants de l'ancien régime", poursuit le communiqué des FSR.

Les Forces de Soutien Rapide considèrent que "l'évacuation des détenus de la prison de Kober est une décision qui va à l'encontre de toutes les lois locales, régionales et internationales".

Le communiqué tient "les dirigeants des forces putschistes (en référence à l'armée régulière) entièrement responsables de saper la révolution populaire pour laquelle des jeunes hommes et des jeunes femmes se sont sacrifiés".

Des affrontements font rage au Soudan, depuis le 15 avril, à Khartoum et dans d'autres villes, entre les deux camps, qui se sont mutuellement accusés d'être responsables de l'éclatement des violences.

Les "Forces de soutien rapide" ont été formées en 2013, pour épauler les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour. Elles ont ensuite assumé d'autres tâches, notamment la lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de la sécurité, avant d'être qualifiées de "rebelles" par l'armée après l'éclatement des affrontements.


*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj

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