AA / Paris / Ümit Dönmez

Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, co-présidera mardi 15 avril à Londres une conférence internationale consacrée à la crise humanitaire au Soudan, aux côtés de son homologue britannique David Lammy.

Le Quai d'Orsay a rappelé, jeudi, que cette conférence rassemblera une vingtaine d'États ainsi que des organisations internationales et régionales, avec un objectif clair : "répondre à la crise humanitaire, soutenir un règlement négocié du conflit et contribuer à la reprise d'une transition politique démocratique menée par un gouvernement civil".

"Nous ne laisserons pas le Soudan devenir une crise oubliée", a prévenu Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d'Orsay, lors de son point presse hebdomadaire.

Depuis deux ans, le Soudan est ravagé par une guerre civile entre l'armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR). Le bilan est effroyable : près de 25 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, 20 millions sont confrontées à l'insécurité alimentaire ou à la famine, et plus de 10 millions de Soudanais ont été déplacés, a rappelé le Quai d'Orsay.

Paris dénonce "des souffrances insupportables" et des "besoins humanitaires considérables", insistant sur l'urgence d'une mobilisation accrue de la communauté internationale.

En avril 2024, la France avait déjà accueilli une première conférence internationale sur le Soudan, au cours de laquelle les donateurs avaient promis plus de 2 milliards d'euros d'aides humanitaires, dont 110 millions d'euros engagés par Paris.

Christophe Lemoine a affirmé que "la quasi-totalité de ces promesses de dons s'est traduite par des actions humanitaires concrètes" et a rappelé le déplacement de Jean-Noël Barrot, en novembre dernier, au camp de réfugiés d'Adré, à la frontière entre le Tchad et le Soudan.

À Londres, la France entend poursuivre cet engagement, mais aussi remettre au centre des discussions un objectif politique : une transition démocratique au Soudan, sous l'égide d'un gouvernement civil.