AA / Dakar / Fatma Esma Arslan Ozdel

Des graffitis de soutien à la Palestine réalisés en octobre 2024 dans la capitale sénégalaise ont été vandalisés avec des messages sionistes.

Il y a quelques jours, une ou plusieurs personnes non identifiées ont dessiné un drapeau israélien sur les graffitis réalisés sur les murs de la rue la plus fréquentée du quartier Ouakam de Dakar, puis ont écrit des messages insultants à l'égard de la Palestine.

Le Collectif panafricain des artistes graffeurs (RBS) et le groupe d'artistes africains anti-apartheid ont repeint les graffitis dégradés après avoir été informés par les habitants.

Des sionistes s'attaquent aux graffitis pro-Palestine à Dakar

✅ Le Collectif panafricain des artistes graffeurs (RBS) et le groupe d'artistes anti-apartheid ont restauré les graffitis dégradés après l'alerte des habitants.https://t.co/ANqBOh5Hsu pic.twitter.com/3I5KunDyHg

— Anadolu Français (@aa_french) January 27, 2025

Serigne Mansour Fall, également connu sous le nom de "Madzoo", président du RBS, a confié à Anadolu que les dessins avaient été attaqués par des sionistes.

"La ou les personnes, que nous n'avons pas encore identifiées, dérangées par l'effet créé par ces graffitis, ont écrit des messages sionistes sur les dessins. Nous avons demandé aux autorités qu'elles soient identifiées et nous ne voulions pas que leurs messages nauséabonds et impérialistes soient visibles, c'est pourquoi nous sommes immédiatement intervenus pour réparer les graffitis", a-t-il déclaré.

Serigne Mansour Fall être habitué à ce que les graffitis de rue soient attaqués et avoir renouvelé les graffitis pour montrer une fois de plus sa solidarité avec la Palestine.

Il a écrit une traduction du poème intitulé "Si je dois mourir" de l'universitaire, poète et écrivain gazaoui Refaat Alareer, dans la langue locale, le wolof, à côté du graffiti de l'écrivain palestinien Ghassan Kanafani.

Les dessins comprenaient Hanzala, le symbole de la résistance palestinienne, Leila Khaled, l'une des figures de la résistance palestinienne, représentée avec une arme à la main, ainsi que la journaliste palestinienne Bisan Owda, qui a reçu un Emmy Award pour son documentaire "Bonjour tout le monde, c'est Bisan de Gaza et je suis toujours en vie, et l'écrivain palestinien Ghassan Kanafani.

Les graffitis comprenaient également des messages et des dessins appelant au boycott, ainsi que des figures importantes de la question palestinienne.

- L'amitié historique entre le Sénégal et la Palestine

Les liens entre le Sénégal et la Palestine remontent aux années 1960, après l'indépendance du pays vis-à-vis de la France.

Le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, dont le soutien à l'indépendance palestinienne est largement reconnu, a participé à une mission de médiation en Israël au nom de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) avec ses homologues du Nigeria, du Cameroun et de la République démocratique du Congo, alors connue sous le nom de Zaïre.

Le Sénégal préside le Comité des Nations unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sans discontinuer depuis 1975.

Le Sénégal est l'un des premiers pays africains à avoir autorisé la Palestine à ouvrir une mission diplomatique sur son territoire en 1989, et l'un des premiers à avoir délivré des passeports diplomatiques à l'ancien président palestinien Yasser Arafat.

Le Sénégal a rompu toutes ses relations diplomatiques avec Israël jusqu'en 1992 sous l'ère Senghor, après la guerre israélo-arabe de 1973. Le pays est qualifié comme l'un des plus proches amis de la Palestine en Afrique.