Tchad : le mouvement politico-militaire CCMSR suspend sa participation aux négociations de Doha
-Le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) dénonce un "agenda caché de la junte au pouvoir"
Cameroon
AA / Peter Kum
Le Conseil du commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), un des groupes politico-militaires au Tchad, a annoncé, jeudi, la suspension de sa participation au pré-dialogue qui se déroule actuellement à Doha au Qatar.
Après plus de trois semaines de négociations, le CCMSR a décidé de jeter l’éponge en dénonçant la mauvaise foi du gouvernement de transition du Tchad.
« Après concertation avec tous les membres des organes du haut commandement du mouvement, cette lourde décision a été prise afin d’éviter de donner le sceau d’approbation au dialogue national avec une junte militaire au pouvoir qui parallèlement entreprend des actions qui laissent présager un agenda caché animé de mauvaises intentions », a souligné le groupe politico-militaire dans un communiqué signé par son président Rachid Mahamat Tahir.
Dans son communiqué, le CCMSR a estimé que « « la junte a invité un grand nombre de groupes de faux opposants qui sont en réalité des éléments de l’actuel régime au Tchad et dont on n’a appris l’existence qu’à l’inauguration du sommet de Doha ».
Le groupe rebelle a relevé aussi que « l’absence d’agenda pour le dialogue préliminaire constitue une défaillance organisationnelle grave ».
Cette situation, "entretenue volontairement par le gouvernement de transition" viserait selon le mouvement rebelle à faire perdurer indéfiniment le pré-dialogue sans atteindre l’objectif escompté.
En Outre, le CCMSR a pointé du doigt « le refus de la junte militaire au pouvoir de revoir les dispositions de la charte de transition qui accorde trop de pouvoir au chef de ladite junte militaire » mais aussi « la violation de la trêve durant la période de pourparlers de paix ».
Le groupe politico-militaire note, en outre, avoir constaté des mouvements suspects près des positions de ses troupes dans la zones de Kouri Bougoudi et de Tanoua et le déploiement de forces supplémentaires dans des zones stratégiques le long de la frontière.
Le CCMSR a demandé enfin des éclaircissements mais aussi des garanties des médiateurs qataris, de l’UA et de l’ONU avant de décider de reprendre le pré-dialogue ou, au contraire, de se retirer définitivement.
Ouvertes le 13 mars au Qatar, les négociations entre les groupes politico-militaires et la junte tchadienne doivent mener à un dialogue autour de la transition à N’Djamena le 10 mai.
Les participants doivent parvenir à un accord sur les conditions préalables à ce dialogue national.
Il s’agit d’obtenir notamment des garanties sur la sécurité des opposants et rebelles, dont certains combattent le pouvoir depuis trente ans et se sont exilés.
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