Tchad : les missions diplomatiques expriment leur "vive préoccupation" quant à la situation à Abéché
Et appellent « à un retour au calme et au rétablissement des réseaux internet et de communication dans les meilleurs délais ».
Chad
AA / Peter Kum
La délégation de l’Union Européenne (UE) au Tchad et les missions diplomatiques de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, des Pays-Bas, du Canada, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Suisse ont exprimé leur « vive préoccupation » à la suite des informations faisant état de plusieurs morts et blessés le 24 janvier à Abéché (Est), causés par des « tirs à balles réelles » contre des manifestants.
Les missions diplomatiques s'exprimaient dans un communiqué conjoint, appelant au retour au calme et au rétablissement des réseaux internet et de communication dans les meilleurs délais à Abéché, deuxième ville du Tchad.
Elles appuient « la possibilité pour tous d’exercer librement et de manière responsable le droit de réunion et de manifestation, dans le respect de la légalité et des normes internationales » car « ceci est aussi important pour une transition inclusive et apaisée ».
A Abéché, chef-lieu de la région du Ouaddaï, des manifestations ont éclaté lundi 24 janvier pour demander l’annulation d’un décret de nomination d’un chef de canton dans la province.
La manifestation a été violemment réprimée par les forces de l’ordre et de sécurité selon des témoins sur place.
Les associations de défense des droits de l’homme évoquent des tirs à balles réelles faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés.
Mardi, la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) au Tchad a annoncé que les émeutes qui ont éclatées lundi à Abéché ont fait « cinq morts et 35 blessés ».
L’opposant tchadien Saleh Kebzabo a indiqué mardi dans un tweet qu’il était « attristé par le nombre de morts parmi les manifestants à Abéché » et a encouragé le gouvernement « à agir vite pour mettre fin à cette violence dont la responsabilité lui incombe seul, du fait de son ingérence continue dans les affaires coutumières et traditionnelles ».
Selon l’ONG Action humanitaire africaine (AHA) « les autorités se sont rendues coupables d’atteintes graves des droits de l’homme » à travers les violences observées à Abéché.
Le porte-parole du gouvernement tchadien a démenti dans un tweet, jeudi, l’usage d’arme à feu contre la population.
Abderaman Koulamallah a assuré qu’il est impossible de savoir si ces tirs proviennent des forces de l’ordre ou des manifestants.
Il faut rappeler que ces violences se sont éclatées lundi à l’annonce de l’intronisation du chef du canton de Bani Halba.
Ce canton est « illégal », car il ne répond pas aux règles coutumières selon les manifestants.