Tchad : onze morts dans des affrontements entre éleveurs et agriculteurs
- Dans la localité de Berem, dans le département de la Kabbia, province du Mayo-Kebbi Est.
Chad
AA / Peter Kum
Des violences meurtrières ont éclaté mardi à Berem dans le sud du Tchad entre éleveurs et agriculteurs, nécessitant une intervention de l'armée, a-t-on appris de sources régionales.
Le conflit s'est déclenché lorsqu’un éleveur a fait pénétrer son troupeau dans le champ de mil d’un agriculteur à Berem dans la province du Mayo-Kebbi au sud du Tchad, selon le sous-préfet de la localité.
« L’entrée du troupeau dans le champ du mil a provoqué des tensions. S’en est suivi un affrontement meurtrier entre les éleveurs et les agriculteurs. Ils se sont affrontés avec des armes blanches », a indiqué mercredi à l’Agence Anadolu au téléphone, le sous-préfet de Berem, Mahamat Issakha Youssouf.
Selon cette autorité, le bilan provisoire fait état de onze morts et plusieurs blessés évacués dans les établissements sanitaires de la province.
« La tension était tellement vive entre les deux factions que quand je suis descendu sur les lieux avec mon état-major, la population nous a pris en otage. Il a fallu un renfort de l’armée pour ramener le calme », a relevé le sous-préfet.
Les violences entre communautés sont fréquentes dans le sud du Tchad, où nombre d'habitants sont armés. Ils opposent principalement éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux.
En février 2021, au moins 35 personnes avaient été tuées, dont un militaire, dans des affrontements entre éleveurs et cultivateurs à Kabbia dans le sud du Tchad, en proie à des conflits meurtriers entre communautés.
Fin novembre 2020, au moins 22 personnes avaient été tuées dans des affrontements entre éleveurs et cultivateurs toujours dans le département de la Kabbia après la destruction d'un champ par des bœufs.
La partie sud du Tchad, au climat plus clément et à la végétation plus abondante, attire depuis longtemps les éleveurs des zones sahéliennes désertiques du nord, et est une région de transhumance.
Certaines communautés nomades arabes s'y sont installées de longue date et s'opposent aux agriculteurs autochtones dans des conflits fonciers.
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