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Tunisie/Deglet Nour : le nec plus ultra de la datte méditerranéenne

En Tunisie, on dénombre plus de 200 variétés de dattes. C’est Deglet Nour, qui règne sur toutes les autres variétés tant dans la production que dans l’exportation.

Wejden Jlassi  | 10.06.2022 - Mıse À Jour : 12.06.2022
Tunisie/Deglet Nour : le nec plus ultra de la datte méditerranéenne

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AA/Tunis/Wejden Jlassi

Des confins du désert tunisien, aux quatre coins du monde, Deglet Nour communément appelée, « Reine des dattes » fait la force agricole de la Tunisie, par son goût mielleux, sa forme allongée et sa chair moelleuse.

« Elles sont les meilleures dattes au monde », c’est avec ces mots que l’ancien ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor qualifiait la Deglet Nour tunisienne, en février 2017, lors de son passage dans l’émission culturelle 300 millions de Critiques. Une appréciation confirmée par l’actuel ambassadeur turc en Tunisie, Caglar Fahri Cakiralp qui avait assuré que les dattes tunisiennes sont prisées par les consommateurs turcs aussi bien pendant le mois de Ramadan que durant le reste de l’année.

L’Agence Anadolu est revenue sur la production de dattes à Kébili, située au sud-ouest de la Tunisie, et un des fiefs de la culture de ce fruit d’origine millénaire, source de fierté pour les locaux, et exotique pour les étrangers.

« Deglet Nour est pratiquement vénérée chez nous. Je suis né et j’ai grandi au milieu des palmiers. Nous avons toujours baigné dans cette culture du palmier-dattier, qui coule dans nos veines de père en fils. C’est tout naturellement que je me suis reconverti dans ce métier. Je n’ai presque pas connu le chemin de l’école. Le seul chemin que je connaissais c’était celui de nos palmerais», a déclaré Ali Fdhil, producteur de dattes, avec engouement.

* La variété Deglet Nour « Doigt de Lumière »

En Tunisie, on dénombre plus de 200 variétés de dattes comme l'Alig, Khouet Alig, Rochdi, Kenta, Bisr, Kentichi, Laarichti, El Hamra, etc... Elles se différencient toutes par la consistance, la taille, la couleur, la forme et même la teneur en nutriments. Néanmoins, c’est Deglet Nour, qui règne sur toutes les autres variétés tant dans la production que dans l’exportation. Elle constitue plus de 70% de la production nationale. Très appréciée, elle répond à la demande d’authenticité des consommateurs locaux ainsi que des importateurs.

Avec plus de 5 millions de palmiers, la Tunisie occupe une place importante parmi les pays producteurs et exportateurs de dattes dans le monde. Elle se classe en tant que premier exportateur en matière de valeur, grâce à Deglet Nour. A l’aune des données officielles, les expéditions de dattes en Tunisie ont atteint 81 800 tonnes pour des recettes de 535,8 millions de dinars (196 millions $) depuis le début de la saison 2020/2021.

Cette variété qui signifie « Doigt de Lumière » en référence au caractère translucide de cette datte, nécessite que l’on en entoure de tous les soins pendant sa culture.

« Dans notre domaine familial, nous avons conservé les techniques ancestrales dans la culture des dattes. Nous nous sommes engagés à maintenir la tradition. Les hommes grimpent au sommet de chaque palmier pour glisser un brin d’épillet mâle dans chaque spathe femelle durant le printemps.

En été, les grimpeurs se hissent encore les palmiers pour limiter le nombre de régimes en les ciselant. Ils commencent également les opérations de couverture des régimes de dattes, à l’aide de grands sachets ou de bâches pour les protéger des parasites qui pourraient s’attaquer aux fruits, mais aussi de la chaleur des vents, et de l’humidité. L’automne, c’est la saison de la récolte manuelle, ça commence en octobre pour se terminer fin novembre, voire décembre,» explique notre interlocuteur.

De la production à la valorisation

Le palmier-dattier est un véritable trésor pour les producteurs, les artisans et les entrepreneurs tunisiens. Ces dernières années, certains se sont lancés dans le domaine de la transformation des dattes qui offre des opportunités prometteuses aux niveaux local et international.

En atteste le succès de Deyma, une entreprise tunisienne qui a misé sur la commercialisation de Deglet Nour et ses produits dérivés en créant de la valeur ajoutée. Pionnière dans cette filière, l’entreprise tunisienne transforme les dattes en plusieurs produits, à l'instar du sucre, le sirop, la pâte, la purée et même le savon et les accessoires à porter à partir des noyaux.
En écologiste convaincue, « tout est à conserver dans la datte » a lancé Siham Hamadi, directrice technique au sein de l’entreprise.

« Concernant les dattes naturelles. Nous commençons par faire le tri. On choisit les meilleures. On les nettoie et on les range d’abord dans des paquets et on ajoute notre touche: rubans, ceintures, étiquettes décorées etc…étant donné que c’est conçu comme un cadeau. De hautes personnalités politiques à l’échelle mondiale ont reçu nos produits haut de gamme en cadeaux comme la chancelière allemande, Angela Merkel et l’ancien président américain, Barack Obama,» a affirmé la responsable.

Pour les dérivés de dattes, Siham Hamadi a indiqué que l’entreprise tunisienne valorise Deglet Nour et crée de la valeur ajoutée en la transformant en plusieurs produits culinaires et décoratifs.

« Nous faisons le Cœur de dattes (substitut de café) Conseillé pour les diabétiques, des chemins de tables, des serviettes avec des noyaux de dattes. Le bois de palmier est utilisé dans la fabrication des meubles et des boites d’emballage ou de rangement. Les dattes sèches on les transforme en sucre de dattes, on l’appelle aussi les dattes en poudre destinées essentiellement pour les personnes diabétiques. Quant à la pâte, elle est produite de belles dattes et nullement des résidus du fruit. On transforme Deglet Nour également en d’autres produits de confiserie haut de gamme. On ne jette presque rien», a-t-elle assuré.

La demande mondiale sur les dattes et leurs dérivés ne cesse d’augmenter compte tenu de l’importance écologique et socio-économique de cette filière.

En Tunisie, cette activité se développe de plus en plus, ce qui nécessite d’accorder davantage d'intérêt aux zones de production et aux agriculteurs qui sont le premier maillon de la relance et du développement de ce secteur.

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