AA / Tunis / Salim Boussaïd

Des professeurs français, invités à Tunis dans le cadre de la coopération universitaire entre la Tunisie et la France, ont été expulsés de l’Université de Manouba (située dans la banlieue ouest de la capitale) par des étudiants. Ces derniers ont protesté après avoir découvert dans leur conférence des éléments perçus comme favorisant la normalisation avec Israël.

Une vidéo amateur documentant l’incident a largement circulé sur les réseaux sociaux.

"Palestine libre, sionistes dehors !" ont scandé les étudiants, reprenant également le slogan "Dégage !", symbole du soulèvement historique qu’a connu la Tunisie entre décembre 2010 et janvier 2011.

Selon le portail d'information privé Tounes El Khadra, "les étudiants ont réagi après avoir constaté que la conférence comportait des éléments de discours visant à normaliser les relations avec l'entité sioniste génocidaire".

La cause palestinienne reste particulièrement sensible en Tunisie. Universités et lycées tunisiens organisent régulièrement des manifestations de soutien au peuple palestinien, notamment en réaction aux violences commises à Gaza.

La Tunisie est l'un des rares pays arabes à n'avoir pas normalisé ses relations avec Israël, qu'elle continue de désigner officiellement comme "entité sioniste".

L’hostilité tunisienne envers Israël s'est notamment renforcée après le bombardement, le 1er octobre 1985, par l’aviation israélienne du siège de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott, dans la banlieue sud de Tunis. L'attaque avait fait 68 morts et une centaine de blessés parmi les Palestiniens et les Tunisiens, marquant profondément la mémoire collective des deux peuples.