Afrique

Tunisie : Elyes Fakhakh, un homme d’Etat qui a aspiré un jour à la Présidence (Portrait)

Adel Bin İbrahim Bin Elhady Elthabti  | 21.01.2020 - Mıse À Jour : 22.01.2020
Tunisie : Elyes Fakhakh, un homme d’Etat qui a aspiré un jour à la Présidence (Portrait)

Tunisia

AA / Tunis/ Adel Elthabti

Un homme qui a occupé plusieurs postes ministériels auparavant et qui a caressé le rêve d’accéder à la présidence, lorsqu’il s’est porté candidat au scrutin du mois d’octobre dernier, c’est Elyes Fakhfakh qui vient d’être chargé, lundi soir, par le président tunisien Kais Saied, de former le nouveau gouvernement.

Fakhfakh (48 ans) est un dirigeant de premier plan du « Forum Démocratique pour le Travail et le Libertés (FDTL) » (Social-démocrate sans aucun sièges au parlement), a été nominé parmi les candidats au poste de Chef de gouvernement par le Parti de « Tahya Tounes » (Libéral – 14 députés), après le rejet par l’Assemblée parlementaire, le 10 janvier courant, du cabinet de Habib Jamli, candidat du Mouvement Ennahdha (54 sièges/217).

Elyes Fakhfakh est originaire de la ville de Sfax (Sud), deuxième ville économique du pays, où il est né en 1972.

Il est diplômé de l’Ecole nationale des Ingénieurs de Sfax (ENIS, spécialité ingénierie mécanique) en 1995.

Il a obtenu, ensuite, deux masters en France, le premier en ingénierie mécanique et le second en gestion des affaires de l’université de l’Essonne.

Fakhfakh a commencé sa vie professionnelle en France et en Pologne au sein d’une compagnie pétrolière mondiale avant de retourner en Tunisie en 2006 où il a occupé le poste de directeur général d’une société spécialisée dans la fabrication de composantes automobiles.

• Prendre le train de la révolution

Convaincu des principes de la révolution de la liberté et de la dignité qui a déposé, en janvier 2011, le régime de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, Elyes Fakhfakh a rejoint la révolution et a affiché son soutien franc à ses revendications.

Il a, dans ce cadre, rejoint les rangs du FDTL, que conduisait Mustapha Ben Jaafar, ancien président de l’Assemblée Nationale Constituante (Parlement provisoire d’octobre 2011 à janvier 2014 chargée d’élaborer la nouvelle constitution).

Au plan partisan, il occupe, actuellement, le poste de président du Conseil national du FDTL (une sorte de parlement) et il a été le candidat de la formation centriste à la dernière Présidentielle. Fakhfakh n’a pas cependant réussi à franchir le cap du premier tour qui s’est déroulé à la mi-septembre dernier.

• L’homme d’Etat

Fakhfakh a siégé au premier gouvernement issu d’élections après la révolution.

Au sein du gouvernement de la Troika (coalition formée d’Ennahdha d’obédience islamique, et deux partis laïcs, le FDTL, et le CPR), il a occupé le poste de ministre du Tourisme dans le gouvernement de Hamadi Jebali (décembre 2011- mars 2013).

A la suite de la démission de Jébali en février 2013 après l’assassinat de l’opposant de gauche, Chokri Belaid, Fakhfakh a hérité du portefeuille des Finances dans le cabinet de Ali Larayedh (mars 2013 – janvier 2014).

• Social démocrate

En dépit du recul de son parti, le FDTL, au plan populaire aux élections de 2014 et de 2019, n’ayant réussi à obtenir aucun siège au parlement, Fakhfakh a poursuivi ses activités au sein de la même formation, contrairement à d’autres dirigeants qui s’étaient retirés ou qui ont changé de chapelle politique.

L’homme a demeuré cependant fidèle à ses idées et convictions sociales et démocratiques.

Il a défendu lors de sa campagne électorale à la Présidentielle en septembre dernier les valeurs de cohabitation avec l’autre et de la justice sociale, tout particulièrement, la nécessité de développer un secteur éducatif public de qualité et de fournir des prestations de santé dignes à l’ensemble des citoyens.

Fakhfakh dispose d’un large réseau de relations avec les militants qui défendent les valeurs de la révolution de 2011, parmi l’ensemble des forces politiques (islamiques, courants de gauche, sociaux-démocrates).

Contrairement à son parti, l’homme devrait recueillir le soutien de plusieurs blocs parlementaires tels que le mouvement Ennahdha (54 députés), le mouvement Tahya Tounes qui a proposé son nom au Président, ainsi que le courant démocrate.

Dans un communiqué mis en ligne, lundi soir, la présidence tunisienne a indiqué que « Fakhfakh procèdera à la formation du gouvernement dans un délai qui ne dépassera pas le mois à compter du mardi (21 janvier), un délai qui n’est pas renouvelable ».

Dans sa première déclaration à l’issue de ce choix, Fakhfakh a affirmé qu’il « œuvrera à ce que son cabinet soit formé d’une équipe restreinte, harmonieuse et sérieuse qui allie entre la compétence, la forte volonté politique et la fidélité aux constantes nationales et aux objectifs de notre glorieuse révolution » (révolution de janvier 2011).

Il s’est engagé, dans une vidéo mise en ligne par la présidence tunisienne sur Facebook, à « travailler pour la réunion des conditions d’un Etat juste, sincère et fort ».

Il a considéré qu'un Etat « fort, juste et sincère » est un Etat « équitable envers les catégories les plus vulnérables et qui mettra fin à des décennies de pauvreté et de marginalisation ».

Fakhfakh s’est engagé, également, à éviter de se mêler aux tiraillements ou aux conflits politiciens étroits.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın