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Tunisie: il y a 35 ans, Ben Ali destituait Bourguiba

- Le 7 novembre 1987 marque un changement à la tête de la Tunisie. Ben Ali a écarté le président Habib Bourguiba et pris le pouvoir, devenant ainsi, lui-même, président de la République, chef des armées, sans avoir à procéder à des élections.

Wejden Jlassi  | 07.11.2022 - Mıse À Jour : 07.11.2022
Tunisie: il y a 35 ans, Ben Ali destituait Bourguiba

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AA / Tunis / Wejden Jlassi

Affaibli par la maladie et la vieillesse, le premier président de la Tunisie, Habib Bourguiba, a été écarté du pouvoir le 7 novembre 1987 par son Premier ministre, le général Zine Abidine Ben Ali.

Ben Ali fait jouer l'article 57 de la Constitution de 1959 et, à l'aune d'un rapport médical signé par sept médecins attestant de l'incapacité de Bourguiba d'assumer ses fonctions, le dépose pour sénilité.

Ben Ali devient alors constitutionnellement le dauphin du "combattant suprême" qui avait dirigé la lutte nationale contre la colonisation française. En effet, à cette époque, c'est le Premier ministre qui est le successeur du président de la République en cas de vacance du poste, et ce jusqu'à la fin de la législature.

Le nouveau chef de l’État a fait alors une courte allocution à la radio nationale Radio Tunis, dans laquelle il explique les raisons de sa prise de pouvoir, qui s'est déroulée sans effusion de sang ni coup de feu.

Ainsi, après 32 ans au pouvoir, le président Bourguiba, élu président à vie, a été officiellement déposé par son Premier ministre et assigné à résidence surveillée jusqu'à sa mort le 6 avril 2000 dans sa ville natale, Monastir, à 160 km au sud de Tunis.

A 51 ans, Ben Ali devient le second président de la Tunisie. Il dirigea le pays d'une main de fer pendant 23 ans (1987-2011). Le 14 janvier 2011, le successeur de Bourguiba s'est trouvé obligé de quitter le pouvoir suite à un soulèvement populaire de grande envergure.

Trente-cinq ans après Bourguiba et douze ans après Ben Ali, la Tunisie connaît actuellement une grave crise économique, exacerbée par les répercussions de la pandémie de coronavirus, et le coût élevé de l'importation de l'énergie et des matières de base en raison de la crise russo-ukrainienne.

Le pays traverse également une crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle le président Kaïs Saïed a imposé des mesures d'exception, notamment: la dissolution du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, la révocation du Premier ministre et la nomination d'un nouveau gouvernement.

La majorité des forces politiques et civiles en Tunisie rejettent ces mesures, et les considèrent comme un "coup-d'État contre la Constitution" de 2014, tandis que d'autres forces y voient un "redressement du processus de la révolution de 2011", qui avait renversé le régime du président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali.




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